À la veille de la partition de l’Afrique entre les nations colonisatrices occidentales, le pouvoir éthiopien est consolidé par ses monarques successifs. Mais en cette fin du 19e siècle, devant la menace de l’établissement brutal d’un protectorat italien, l’unique Empire chrétien d’Afrique doit rendre visibles aux puissances étrangères ses symboles nationaux. Parallèlement, la venue de visiteurs étrangers stimule une nouvelle création picturale profane, dite «populaire». Par goût de l’exotisme, on réclame des sujets «éthiopiens», historiques, politiques, ou sociaux que les peintres, formés à l’école religieuse, exécutent dans un certain respect des conventions picturales anciennes.