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Tykkä, Salla (Helsinki/Finlande, 1973)


Thriller, 2001
Film transféré sur vidéo
Film 35 mm transféré sur vidéo, couleur, stéréo
Durée : 6'54''
Acquis en 2020

[n° inv 2020-014]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Au début de sa carrière, Salla Tykka utilise la photographie, puis la vidéo, un médium auquel elle restera fidèle, pour mieux mettre à distance et exorciser ses propres démons. Par la suite, son œuvre sondera les multiples aspects de l'identité, en particulier féminine. Dans la trilogie composée de Lasso (2000), Thriller (2001) et Cave (2003), à laquelle on peut également rattacher Zoo (2006), l'artiste revisite l'héritage du cinéma, son langage et ses codes, en particulier liés aux genres hollywoodiens, comme le thriller (Thriller), le western (Lasso) et la science-fiction (Cave). L'absence de dialogue souligne l'importance apportée à la musique : celle d'Ennio Morricone dans Il était une fois dans l'Ouest (Lasso), de John Carpenter dans Halloween (Thriller) et enfin la musique au synthétiseur de Brian Eno pour les films de SF des années 1970. Chacune des trois parties dépeint une protagoniste féminine à trois périodes de la vie (enfance, adolescence, âge adulte) à la recherche de quelque chose, ou quelqu'un, qui n'est jamais clairement identifié.
Salla Tykka condense et joue avec des éléments constitutifs du genre du « thriller » : l'absence de parole prend ici une dimension anxiogène – le mutisme de la protagoniste est-il volontaire ou imposé ? -, renforcé par la musique oppressante, le décor (saison hivernale, maison isolée, forêt) et les accessoires chargés de symbolique sacrificielle (hache, mouton). Comme dans Lasso, l'artiste réutilise les effets de contrastes intérieur/extérieur, les jeux de regards, les éléments de passage (portes, vitres et fenêtres, miroirs) pour suggérer une réalité à plusieurs niveaux, mi-fantasme, mi-cauchemar et une lutte interne entre masculinité et féminité. Ces tensions aboutissent à une action violente, un rite de passage qui met fin à l'insouciance de l'enfance.
Yves Christen