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Bonnet, Andrea (Genève/Suisse, 1993)


!! [série "La destruction du cinématographe par le théâtre ou l'inverse"], 2019
Dessin, collage, d'une série de 21
Tirage jet d'encre (photographie), peinture acrylique et crayon sur papier à entête
Dimensions : 29 x 21 cm
Acquis en 2020

[n° inv 2020-029]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Crédits photographiques : Thomas Maisonnasse, Genève
 

La pratique d'Andrea Bonnet s'inscrit dans un projet d'abolition des frontières séparant l'art et la vie dans la lignée de Robert Filliou (1926-1987), artiste qu'il tient en haute estime. Elle vise à réconcilier images et mots au moyen d'une technique de collage qui s'apparente à l'art du montage cinématographique. À la faveur d'une formation initiale en bande dessinée, couronnée par le prix Töpffer de la jeune bande dessinée en 2013, Andrea Bonnet déploie son travail selon une « économie poétique » et de moyens qu'il qualifie lui-même de « bricole ». En témoigne "La destruction du cinématographe par le théâtre ou l'inverse" qui consiste en une série de vingt et une feuilles de papier A4 composées d'éléments hétérogènes : dessins, peintures, clous scotchés, collage de tickets de restaurant et de journaux découpés, photocopies… Autant de bribes et de traces liées à une vie de quartier qui expriment une inscription, souvent ludique, dans l'« époque contemporaine ». Non pas un scénario, mais une ébauche de propos convoquant sensations fugaces, éléments du réel, dialogues, cadrages sur un détail, perspectives, éclats autobiographiques. Inspirée à la fois par le cinématographe façon Robert Bresson et par le "Principe d'équivalence" (1968) de Filliou, cette tentative de rapprochement des mots, des images et des choses laissés à l'appréciation du regardeur, sans distinction préalable de valeur, s'apparente également au flux d'une improvisation de jazz, l'autre ressource créatrice d'Andrea Bonnet.
Eveline Notter