A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
 
1/6: Résultat précédent Résultat suivant

Wetzel, Nathalie (Genève/Suisse, 1965)


Du cèdre au "Chêne", 1997
Intervention dans l'espace public, déposition d'un cèdre
Cinquante tronçons de bois teintés et traités, fichés en terre
Diam.: 30 cm (tronçon, minimum); diam.: 120 cm (env., plus gros tronçons); diam.: 30 cm env., plus petits tronçons; ép.: 15 cm env., chaque tronçon; long.: 150 m env.



Oeuvre détruite

Localisation : Oeuvre détruite en 2011

[n° inv 1997-075]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



>> Photos / Carte
>> Autres oeuvres
>> BibliographieAA : Le lien ouvre la bibliographie en fin de page.
>> Imprimer

Crédits photographiques : Claude Cortinovis, Genève
 

En 1997, les Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève décident d'abattre, par mesure de sécurité, un cèdre centenaire frappé par la foudre. Nathalie Wetzel, dont le travail artistique repose sur la problématique du paysage, est alors invitée à disposer de cet arbre, à la mémoire duquel elle réalise une intervention in situ. Le tronc est ainsi débité en une cinquantaine de tronçons, qui viennent s'incruster à fleur d'herbe, en ligne droite depuis la souche du conifère en direction de la Villa Le Chêne. Chaque cerne ou anneau de croissance du conifère, visible dans la découpe et représentant une année de développement, est teinté sur sa partie extérieure, au fil de la progression des tronçons et des années d'existence de l'arbre ; ainsi, sur le dernier rondin, seul le cerne de la première année de vie conserve sa couleur naturelle. A l'image de l'ombre fantôme laissée par le cèdre, le tracé de billots, "de point en point, porte témoignage du temps passé à croître, dans l'immobilité, en face du "Chêne"." (N.Wetzel)
Comme un geste de mémoire, l'œuvre rend hommage à cet arbre ancestral, en conservant le souvenir de son existence in situ et de sa forte charge symbolique - une essence notamment vouée aux dieux de l'Antiquité et dont la résine servait à l'embaumement des corps. Le cèdre a cessé d'exister dans sa verticalité pour rejoindre désormais la terre qui l'a vu croître, en ombre portée, à l'horizontal, et son histoire se lit tel un livre ouvert inscrit au sol. Pour l'artiste, "les plantes sont un compromis entre le soleil qui les appelle à s'élever et la terre qui les retient en son antre." Cette œuvre est vouée à la disparition, lentement gagnée par la nature qui reprend son cours et recouvre son bien.
Stéphane Cecconi