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Raviscioni, Nadia (Chamonix/France, 1972)


Constellation (Dream Baby Dream), 2021
Ensemble de cinquante dessins
Encre, crayon, pastel gras, papiers découpés, collage sur papier
Dimensions : Dimensions variables (env. 120 x 330 cm, hors tout)

Acquis en 2022

[n° inv 2022-031/ 1 à 50]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Crédits photographiques : Nadia Raviscioni, Genève
 

« Mademoiselle, je ne regrette pas d'avoir fouillé dans vos affaires. J'ai fait un beau voyage », une petite phrase lâchée par le dessinateur Blutch à son amie Nadia Raviscioni au sujet de son recueil de dessins, « Dream Baby Dream », une petite phrase qui ne dévoile pas seulement ce sentiment d'intrusion dans l'univers de l'artiste ressenti par le dessinateur, mais davantage cette forme d'intimité qui parcourt le travail de Nadia Raviscioni – ses bandes dessinées également –, tel un autoportrait en négatif.
Le dessin de Nadia Raviscioni, c'est libre comme l'esprit, ça vagabonde, ça se pose quelquefois sur un rien, un détail qui devient histoire ou pensée, ça n'a le souci que de l'affranchissement, de se laisser aller au possible, à la rigueur d'une représentation (les portraits, par exemple) ou à la légèreté d'un contour devenant subitement forme et idée. Dans son travail, il y a l'acuité du trait, un tracé aussi précis qu'il peut sembler désinvolte, mais également l'acuité du trait d'esprit, ces petites phrases lancées, a priori absurdes, comme une forme de nonsense, qui se construit paradoxalement sur une extrême cohérence dans le suivi vers la déraison et qui, d'un coup, refait sens.
« Constellation » est un ensemble extrait de « Dream Baby Dream » présenté comme une nuée de dessins, de formats divers, de techniques, de graphies, de compositions et d'intonations différentes, un ensemble qui se veut sensible aux associations et aux correspondances, mais dont chaque élément est un univers en soi. C'est un livre ouvert que nous offre ici Nadia Raviscioni, une constellation d'expressivités, un recueil de sentiments et de sensations, poétiques, tendres et mordants. Lâcher prise n'est pas une décision, c'est un instinct, cela permet au tracé de s'inscrire directement, sans option préparatoire ou présupposée, et de se définir au fil de la pensée. Et c'est dans ce fil que l'on aime à se perdre.

Stéphane Cecconi