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Le Gentil Garçon (Lyon/France, 1998)


Take the painting and run, 2006
Vidéo
Vidéo, noir et blanc, stéréo
Durée : 8'47''
Acquis en 2022

[n° inv 2022-086]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Fort d'une double formation, scientifique et artistique, le Gentil Garçon s'invente en 1998 à travers un personnage masqué qui distribue des invitations dans la sphère publique, pour sa propre exposition de peinture. Le pseudo restera, toutefois Le Gentil Garçon quitte le champ pictural trop limitatif pour s'ouvrir à la diversité des médiums et à leur expérimentation.
Les vidéos "Take the painting and run" (2006) et "Restore Hope" (2011) découlent de multiples influences, filmiques ou tirées de l'actualité, et de la curiosité de l'artiste pour les processus qui renouvellent la magie de l'image en mouvement. Le titre "Restore Hope" prend ironiquement le nom d'une campagne militaire, ratée, destinée à instaurer la paix en Somalie, alors que l'orange des combinaisons renvoie aux prisonniers américains. Réalisé au Manoir de Martigny, le court métrage met en scène une chaîne de production de tableaux inspirés du "Cri" d'Edvard Munch, dont on transforme la douleur en bonheur de pacotille. Ce décor ensuite sera partie intégrante de l'exposition ouverte dès la production de l'animation terminée, et devient support de projection. Ainsi leˑla spectateurˑtrice se trouve simultanément confronté au processus créatif et au film qui en résulte.
Aux yeux de l'artiste "Restore Hope" est le préquel de "Take the painting and run", dont l'idée dérive des images télévisuelles de voleurs dérobant le Cri de Munch. Les 136 copies du tableau volé sont accrochées aux murs de l'espace Kugler et surveillées par une caméra. A partir de cette source unique de 3 heures de rush, Le Gentil Garçon réalise un montage vidéo dont le titre reprend l'incitation faite au public, lors du vernissage, de s'emparer de ces panneaux peints. La simplicité des moyens utilisés témoigne de l'ironie de cette mise en circulation, qui augmente paradoxalement la cote de ces vulgaires répliques et de leur créateur. En effet, déroberait-on des œuvres sans aucune valeur artistique ou financière ? Ou est-ce le vol qui leur en attribue, qui « invente » leur statut artistique et financier ?
… Le Gentil Garçon est un artiste non dénué d'humour critique et grinçant.

Myriam Poiatti