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Perlingeiro, Maria Carmen (Rio de Janeiro/Brésil, 1952)


Sans titre, 1982
Dessin
Pastel sur papier
Dimensions: 76 x 56 cm (sans cadre); dimensions: 91.5 x 71.2 cm (avec cadre)

Acquis en 1997

[n° inv 1997-008]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Crédits photographiques : Antonio Masolotti
 

Le dessin est à la base du cheminement technique qui a mené Maria Carmen Perlingeiro à la sculpture sur pierre. Après une série de travaux conceptuels, qui mêlent objets usuels et texte, elle aborde à New York, vers 1982, la pratique du dessin. Elle entreprend alors une longue série de pastels qui reproduisent de manière librement réaliste des objets quotidiens (Sans Titre [Ciseaux], Sans Titre [Brosse]). A mesure que les cadrages de ses dessins glissent, pour ainsi dire, vers l'abstraction, elle se tourne progressivement vers la sculpture, le marbre en particulier auquel elle donne des résonances anthropomorphiques. Mais c'est dans l'albâtre que l'artiste, depuis quelques années, a trouvé son matériau de prédilection. Ses travaux récents synthétisent en quelque sorte le langage formel et plastique établi depuis ses dessin new-yorkais, puisque l'image, extrêmement graphique, est directement gravée, puis peinte, sur les côtés de très fines plaquettes d'albâtre - un juste retour, sinon aux choses, du moins au profil des choses.
De toute évidence, le dessin reste un élément central - qu'il soit moteur ou médium – de l'œuvre de Maria Carmen Perlingeiro. Elle affronte le matériau sec du pastel avec lequel elle établit une relation d'intimité et de sensualité identique à celle qu'elle entretient avec la surface de la pierre. Le papier est marqué au doigt, saisi par un contraste à la fois net, dur (le contour de l'objet) et aérien (l'aura qui s'en dégage) ; le mouvement du doigt sur la surface et la trace qu'il y dépose aboutissent à l'exacerbation de la réserve, dans sa pureté et son éclat. Quelquefois, le geste se fond au rendu de l'objet et se met au service de la représentation, de l'image figurative (Sans Titre [Brosse]) ; l'accent semble, à première vue, porter sur la valeur exécutive du geste au profit de la texture ou du choix du cadrage – la stricte frontalité de la paire de ciseaux ou la mise en perspective de la brosse. C'est que la subtilité de ce travail repose sur un questionnement, celui d'une possible adéquation entre l'objectivité littérale et l'expressivité - une problématique récurrente de la modernité.
Stéphane Cecconi