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Sauser-Hall, Anne (Genève/Suisse, 1953)


Sans titre (Anna O.), 1999
Objet
Acier inox brossé
Dimensions: 4 x 102 x 70 cm
Acquis en 2018

[n° inv 2018-019]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Crédits photographiques : Gérald Friedli, Nyon
 

Constituée de deux plaques métalliques superposées et reliées par une charnière, cet objet énigmatique, entre trappe, devanture de coffre et leurre – acquis récemment pour compléter un corpus d'œuvres d'Anne Sauser-Hall dans la collection du FMAC –, fait partie d'un ensemble de pièces imaginées dès la fin des années 1990. Escalier, porte, balcon et autres seuils, l'artiste s'approprie et interprète des éléments qui proviennent de la sphère domestique, théâtrale ou sociale. Dépourvus de leur fonction, schématisés, ils sont uniformisés par une peinture monochrome et s'apparentent à une histoire de la sculpture minimale. Mis en scène, ils suggèrent une action potentielle et l'amorce d'une relation avec le-la spectateur-trice, toutefois écartée par l'effet «trompe-l'œil». La coexistence du mouvement et de l'inertie est fréquente dans les œuvres de l'artiste. Attachée à une certaine forme de chorégraphie, elle travaille plus particulièrement le geste, insignifiant ou automatisé, dans ses vidéos dès les années 2000. Elles sont, à l'instar de ses objets, reprises ou citations. D'après des œuvres de Manet, Man Ray, ou Borges par exemple, Anne Sauser-Hall reconstitue des scènes à l'aide d'acteurs-trices. Tableaux vivants et images animées se côtoient, sans récit. Les titres des vidéos mentionnent explicitement leurs sources de même que les objets font référence ou rendent hommage à une personnalité. Ainsi le Sans titre (Anna O) nous plonge dans une référence psychanalytique: la parenthèse est le pseudonyme d'une militante féministe et un cas d'étude qui donna lieu à un ouvrage sur l'hystérie à la fin du XIXe siècle, co-signé par Josef Breuer et Sigmund Freud. La sculpture, placée à même le sol, prend une nouvelle connotation à la lumière de cette référence historique, elle ouvre un passage vers l'inconscient.

Marie-Eve Knoerle