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Bouvard, Harold (Bonneville/France, 1974)


Indigène n°2, 2019
Sculpture
Bois de tilleul, pot de fleur, socle en bois.
Dimensions : 43.5 x 138 x 15 cm (hors tout, sans socle)

Acquis en 2020

[n° inv 2020-005]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Crédits photographiques : Karen Alphonso, Genève
 

Non content de revendiquer un bagage d'artisan ébéniste, Harold Bouvard prolonge et utilise ses connaissances intimes des matériaux et de leurs caractéristiques – en particulier le bois, le tissu et le cuir – dans sa recherche artistique. Dans un large mélange de références, tirées de l'histoire passée et présente, l'artiste se plaît à brouiller les catégories (artisan/artiste, culture élitaire/populaire, objet brut/usiné) et les idées reçues pour mieux en souligner les limites.
Cette oeuvre fait partie d'une série, en cours, de deux sculptures élaborées à partir de bois de noyer (Indigène n°1) et de tilleul (Indigène°2, l'exemplaire du FMAC). Ce dernier a été apprécié par l'artiste pour deux qualités : le bois est indigène et il possède une fibre très homogène facile à travailler. L'exposition que l'artiste avait proposée en 2018-2019 à l'espace d'art Le Labo avait pour amorce le bois, en particulier une imposante planche de cèdre posée en équilibre sur la tranche, à la fois dense et légère, comme point d'arrivée à d'autres travaux plus anciens et nouvelle matrice de départ. Dans la même veine, les sculptures d'Harold Bouvard contiennent en elles des forces opposées qui s'entremêlent et s'équilibrent : verticalité et horizontalité, symétrie et asymétrie, contraintes imposées par le matériau - qui nourrissent paradoxalement la liberté d'expression -, matériaux laissés bruts (pot de fleur) ou, à l'inverse, très travaillés, stabilité et densité de la masse compensées par la fragilité des formes et l'équilibre précaire. Ces créatures hybrides, à la fois végétales mais façonnées par la main humaine, évoquent des images d'hélices, comme les fruits du tilleul, ou des ailes d'oiseaux ; sous l'impulsion créatrice de l'artiste, elles semblent continuer à vivre et croître dans l'espace, comme si la poussée initiale du bois ne s'était jamais arrêtée.
Yves Christen