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Zaugg, Rémy (Courgenay/Suisse, 1943 - Bâle/Suisse, 2005)


Réflexions sur et d'une feuille de papier, 1970 - 1988
Ensemble de cent cinquante planches libres
Sérigraphie sur papier bristol
Dimensions: 128 x 102 cm (chaque feuille); dimensions: 132 x 107 x 3.2 cm (chaque gravure, avec cadre)

Acquis en 1990

[n° inv 1990-010/1 à 150]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC) et de la Confédération helvétique.



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Crédits photographiques : Antonio Masolotti
 

La série « Réflexions sur et d'une feuille de papier » convoque et condense les nombreux questionnements de l'artiste Rémy Zaugg sur la définition de l'objet d'art, sur sa représentation, sur les conditions mêmes de son appréciation (contemplation, esthétique) et sur le rôle primordial et indissociable du spectateur. Prolongement d'une réflexion amorcée avec l'ensemble « Une feuille de papier » réalisée à partir d'une feuille collée sur toile, cette série vient l'enrichir par le procédé de la multiplication, par le biais de sérigraphies.
La première des 150 sérigraphies a valeur de « degré zéro » de la représentation : il s'agit d'une reproduction d'une feuille de papier kraft vierge sur un fond écru mais, premier écueil, cette « origine » est reproduite en 13 exemplaires. Ces « pages blanches » évoquent à la fois la matrice à partir de laquelle tout va se développer et le support physique à la création ; c'est aussi une allusion au théoricien de la Renaissance Alberti et à sa définition de la peinture comme « fenêtre ouverte», donc rectangulaire, sur l'histoire. A cet espace de la représentation naissante, qui n'est déjà plus un vide, succèdent plusieurs séries sur le signe (« réflexions sémiologiques »), puis le langage (de simples mots en noir «homme, horizon, ciel »), des considérations rapidement décrites comme « divagations sémiologiques ». Le sous-ensemble « le singe peintre » introduit la question de l'origine de l'art : est-ce que l'art, comme le rire, est le propre de l'homme ? Avec la série « d'après d'après » se superpose le thème de l'original et de la copie des œuvres : copie des grands maîtres comme exercice de formation pour les artistes, copie encourageant la mobilité des motifs et des œuvres, mais aussi épuisement par la copie servile.
Ce condensé de l'histoire de l'image en 150 étapes se poursuit avec l'image en mouvement - le cinéma - et se termine sur l'importance créditée au spectateur et à la vision, avant que n'apparaissent, avec la répétition, des signes de fatigue, d'aveuglément, de « fané », prémices à la mort.
Yves Christen