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Gonzenbach, Christian (Genève/Suisse, 1975)


Hanabi, 2019
Sculpture
Porcelaine, fonte d'aluminium
Dimensions : 36 x 26 x 25 cm
Acquis en 2021

[n° inv 2021-010]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Crédits photographiques : Gian Losinger, Berne
 

La pratique de Christian Gonzenbach procède autant des sciences naturelles que des arts plastiques. La curiosité de ce chercheur invétéré l'a d'abord mené vers une formation en biologie, dont il a conservé un intérêt pour l'étude de la nature et pour la richesse de ses formes et textures, le règne animal en particulier (peaux, taxidermies, os et squelettes). Les expérimentations de l'artiste témoignent de son envie de repousser les limites imposées par les matériaux. Il affectionne en particulier les processus de transformation et de décalages : jeux sur les différents états de la matière, jeux d'échelles, renversements de l'intérieur vers l'extérieur, du plein vers le vide, et rencontres d'opposés (mouvement/immobilité, banal/bizarre). Une position de détachement critique dénote la posture de l'artiste en observateur ironique de la comédie humaine via ses artefacts et ses comportements.
Pour les deux sculptures de l'ensemble « Hanabi », l'artiste a cherché à relever un défi technique avec une portée poétique : comment solidifier et pérenniser ce qui est par essence extrêmement fugace et immatériel, comme de la poudre en feu ? Le titre de cette série (« Hanabi ») renvoie en effet à l'expression japonaise qui désigne les feux d'artifice, « hana » signifiant fleur et « bi » le feu. La genèse révèle le fragile équilibre entre contrôle maîtrisé et aléatoire recherché par l'artiste : celui-ci prépare un bac à sable dans lequel est placé un vase décoratif ordinaire. Il y verse ensuite de l'aluminium en fusion afin de provoquer un choc de chaleur pour fendre – partiellement – la céramique, sans la détruire. Une partie du métal s'échappe par les craquelures et finit par se figer en refroidissant. D'un simple objet du quotidien, et d'un seul geste, l'artiste crée un nouveau type de « nature morte », d'autant plus vivante qu'elle véhicule mouvement et imprédictibilité. L'impression de légèreté et l'aspect spectaculaire occultent le fragile équilibre du processus et les multiples tentatives infructueuses.
Yves Christen