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Reist, Delphine (Sion/Suisse, 1970)


Discours (I), 2009 – 2015
Installation, sculpture
Quatre pieds de micro, mirlitons, compresseur de klaxon, batteries de voiture, système électronique Arduino
Dimensions : 156 x 330 x 144 cm (hors tout); dimensions : 156 x 60 x 53 cm (pied de micro)

Acquis en 2021

[n° inv 2021-014/1 à 5]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Crédits photographiques : Fri-Art, Centre d\'art contemporain /Kunsthalle de Fribourg, Fribourg
 

L'univers proposé par Delphine Reist est un monde dans lequel l'humain n'a pas (plus) sa place et où les objets de son activité quotidienne, liés notamment au travail et à la production, acquièrent une certaine indépendance. Perceuses, chaises de bureau, stores ou autres aspirateurs constituent ainsi ses sculptures-installations, que l'on pourrait aussi qualifier de ready-made activés. Car les éléments que Delphine Reist s'approprie ne restent jamais ni tranquilles ni muets ; ils ont une activité propre qu'il s'agit pour eux de réaliser en-dehors de la volonté du/de la spectateur/trice. La partition prévue par l'artiste fonctionne généralement par le mouvement ou le son, introduisant dans l'espace d'exposition une forme d'inquiétante étrangeté. Le décalage ainsi opéré permet d'ailleurs de rendre visibles des éléments souvent nécessaires à la réalisation même de l'exposition que l'on a plutôt tendance à cacher.
"Discours (I)" entre dans cette catégorie de pièce « commentaire » de l'exposition et qui porte de fait un doute sur son propre statut (œuvre ou dispositif temporaire). Ici ce sont quatre pieds de micro côte-à-côte, comme prêts à accueillir le discours d'inauguration de l'exposition, exercice obligé mêlant interventions des politiques, présentation du projet, remerciements aux artistes et aux sponsors ainsi que flagorneries éventuelles. Le sérieux de ce moment est d'emblée contrebalancé par les impertinents sifflets langues de belle-mère qui sont activés via un compresseur de voiture. Toutes les trois minutes environ, au bruit du sifflet se mêle celui d'un klaxon, suivant un rythme inspiré de slogans de manifestant-e-s, affirmant une position vindicative, peut-être critique, en tous les cas assez agaçante.
Isaline Vuille