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Qiu, Jie (Shanghai/Chine, 1961)


La Grande Neige, 2017 – 2020
Tableau
Huile sur toile de coton, vernis brillant
Dimensions : 160 x 200 x 2 cm
Acquis en 2021

[n° inv 2021-028]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Crédits photographiques : Sandra Pointet, Carouge
 

Né à Shanghai en 1961 et vivant à Genève, depuis son arrivée en 1989 pour ses études à l'école des Beaux-Arts, Jie Qiu pratique les assemblages d'images mêlant publicités, vêtements de vente par correspondance, images populaires : autant d'éléments visuels qu'il dépeint avec minutie. Rien n'est tout à fait réel ni complètement imaginaire. S'exprime ici l'être intime de l'artiste et son appartenance à l'Orient autant qu'à l'Occident. L'intérêt que porte Jie Qiu à cette quête d'images et à l'exploration de leurs rapports entre elles est pour partie lié au spleen de son pays natal (la Chine), en même temps qu'un attachement à son pays d'adoption (la Suisse). Il tient aussi à sa culture d'origine, celle d'une Chine tiraillée entre consumérisme et tradition. Pas étonnant dès lors que l'œuvre de Qiu fasse penser au collage qui, comme l'a si bien montré Max Ernst, parle de l'inconscient et du théâtre de nos vies. Pourtant, ni ciseaux ni colle ne sont utiles aux rencontres poétiques de Jie Qiu. Cette composante est frappante dans "La Grande Neige" où se côtoient Roger Federer, un homme à tête de chat (autoportrait de l'artiste) jouant au go en buvant du thé, deux jeunes femmes – l'une en robe de soirée, l'autre en costume de paysanne chinoise – devant une échoppe traditionnelle, un cerf et des pies, le tout planté dans un décor entre faits réalistes ou fictifs. On l'aura compris, le peu, le vide ne sont pas franchement son genre. En mettant ici en scène son univers identitaire dans un foisonnement de détails, Jie Qiu nous renvoie à notre propre rapport au monde et à nos origines.

Géraldine Veyrat