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Bowring, Rebecca (Genève/Suisse, 1985)


Nullen Void part I [série "Electron Festival"], 2020 – 2021
Photographie
Tirage inkjet sur papier contrecollé sur Dibond
Dimensions : 165 x 110 cm
Acquis en 2022

[n° inv 2022-024]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Crédits photographiques : Rebecca Bowring, Genève
 

Bien que l'acte photographique soit aujourd'hui pléthorique – tout le monde photographie tout –, les clichés qui en résultent n'ont jamais été aussi éphémères dans leur existence physique. Rebecca Bowring s'appuie sur ce constat pour s'interroger sur la présence de l'image photographique dans notre quotidien. Sa recherche porte autant sur l'objet matériel proprement dit, comment il est donné à voir – tirage papier, numérique, format, lieu de présentation – que sur ce qui est donné à voir, et sans distinction de catégorie. Cette ouverture, elle la doit à sa déjà longue exploration du processus photographique.
En effet, parallèlement à des études à Vevey puis à la HEAD-Genève, où elle sera ensuite assistante au Pool Photographie, elle a multiplié reportages et projets personnels, brouillant les frontières entre mandats et pratiques artistiques personnelles.
La série "Nullen Void", travail de commande dans le cadre de l'Electron festival, est à ce titre significative. Il s'agissait de documenter la réouverture des clubs en été 2020, après un confinement qui avait cruellement touché le monde musical. Immédiatement à l'œuvre, Rebecca Bowring observe les files d'attente à l'extérieur des locaux et remarque la distanciation entre les personnes, imposée par les normes de contrôle nouvelles, avec le marquage au sol pour aider à son respect. C'est finalement le portrait de cet espace qui isole chaque individu qu'elle réalise. Ainsi Rebecca Bowring donne à voir la mise à distance – le vide qu'elle rend encore plus présent avec des tirages grandeur nature. Elle invite alors le public à occuper cette absence de présence par une présence réelle, et à devenir partie intégrante de la série. En troublant ainsi la séparation entre espace de représentation et réalité de l'espace, en impliquant le spectateur, elle rejoue les propriétés du photographique, prompt à perturber – voire à abolir – la distance entre le réel et sa représentation.

Myriam Poiatti