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Beckman, Ericka (Hempstead, New York/Etats-Unis d'Amérique, 1951)


You The Better, 1983
Film
Film 16mm transféré sur support numérique (ProRes 422 HD), couleur, mono 1 + 2
Format de l'image vidéo: 4:3; dimensions : 290 x 460 cm (env., projection); Durée : 32'
Acquis en 2022

[n° inv 2022-030]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Les films qu'Ericka Beckman réalise à partir des années 1970 se situent entre l'art contemporain et le cinéma expérimental. Des intrigues ludiques sur fonds noirs et en musique mettent en scène des personnages hauts en couleur et des situations tout droit sorties du rêve, d'une comédie musicale, d'un conte de fée ou encore d'une émission télévisuelle. Les mises en scène sont précises, élaborées à partir de rigoureux dessins préparatoires. Influencée par la new wave, représentante de la Pictures Generation, Ericka Beckman s'attarde sur les images bombardées par les médias de masse afin d'en questionner les messages et inviter les spectateur·rice·s à (re)prendre le contrôle de leur vision.

"You The Better" est le premier métrage réalisé en 16 mm par Beckman, après plusieurs œuvres en Super 8. Ce format plus professionnel, qui assure une meilleure qualité d'image, sera dès lors son support de prédilection. En 2010, le film est numérisé, puis l'artiste développe cinq ans plus tard une version installative en accompagnant la projection de sculptures lumineuses, sortes de pictogrammes unicolores représentant The House, entité qui rebat les cartes dans le film de 1983. « Si les choses peuvent changer, ce n'est que pour le mieux », nous dit-on en introduction. Puis nous suivons les péripéties d'une équipe dont les vêtements et agissements évoquent le baseball, le basketball, le football américain, le bowling et le casino. Les jeunes gens qui la composent se confrontent aux règles changeantes d'un jeu qui se module au gré de leurs incompréhensions et de leurs difficultés à communiquer. La bande-son se révèle primordiale puisqu'elle fournit au public des clés de lecture. Beckman s'est en effet amusée avec les consonances proches des termes « bettor », c'est-à-dire « parieur·euse », et « the better », « le mieux ». Le jeu, en lieu et place d'une narration linéaire, structure le film, et c'est le public qui parie sur la suite de cette histoire aux codes esthétiques autres.

Melissa Rérat