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Boudry, Pauline (Concise (VD)/Suisse, 1972)
Lorenz, Renate (Bonn/Allemagne, 1963)


No Future / No Past, 2011
Installation vidéo
Films Super 16 mm, transférés sur fichier numérique HD, couleur, stéréo
Durée : 15' (en boucle, chacune de deux vidéos, l'une à la suite de l'autre)
Acquis en 2022

[n° inv 2022-085]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Pauline Boudry et Renate Lorenz se rencontrent à Zurich en 1997. Installées à Berlin, elles travaillent en duo depuis 2007. Au moyen de performances filmées, intégrées à un dispositif installatif, elles mènent une réflexion sur les identités de genre et les normes auxquelles celles-ci sont assujetties, visant à les déconstruire. Pour ce faire, elles explorent les marges de l'Histoire et mettent au jour des récits oubliés ou ignorés parce qu'ils ne correspondent pas aux discours dominants, leur permettant d'évoquer des figures qui se sont affranchies des assignations sociales.
L'installation "No Future / No Past" comprend deux films, projetés l'un après l'autre, en boucle, dans un espace peint en noir. Les films semblent identiques : même décor, mêmes plans, mêmes interprètes dans les mêmes rôles (ceux de Darby Crash, Poly Styrene, Alice Bag et Joey Ramone, musicien·ne·s de groupes punk influents, et d'un metteur en scène leur donnant des instructions de jeu et de réplique, selon un dispositif inspiré par le film "The Life of Juanita Castro" (1965) réalisé par Andy Wahrol et écrit par Ronald Tavel, rappelant que nous performons sans cesse). Pourtant, les textes énoncés diffèrent, et l'un des films se situe en 1976, année d'explosion du punk, tandis que l'autre se déroule en 2031, date arbitraire qui, d'une certaine façon, si l'on s'en tient au slogan du mouvement « No Future », n'existe pas. La logique est poussée ici jusqu'à revendiquer « No Past ». Par conséquent, il n'y a plus de temporalité, plus d'évolution linéaire du temps. Dans les premiers plans, au fil de plusieurs prises, les protagonistes regardent hors champ, invitant les spectateur·trice·s à observer leurs attitudes, leurs styles, leurs expressions, un patrimoine culturel qui témoigne d'une forme de liberté dans la définition de soi et dans son rapport au genre.

Laurence Schmidlin