D'un aspect formel rigoureux et normatif, le dessin vectoriel, dont se sert Joëlle Flumet pour ses grandes feuilles regroupées en séries thématiques, permet à l'artiste d'instaurer une distance critique, voire ironique ; les scènes, composées d'images extraites de catalogues de vente, de modes d'emploi ou de magazines, constituent des paysages domestiques où l'objet usuel devient le révélateur de comportements stéréotypés et absurdes, conditionnés par les dérives d'une société de production et de surconsommation. L'objet ne sert plus une réalité pour laquelle il a été façonné, mais dévoile de vains désirs ou des menaces infondées.
Stéphane Cecconi