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Guyonnet, Jacques (Genève/Suisse, 1933 - Genève/Suisse, 2018)


Lucifer photophore ou variations vidéo pour une sphère et un feedback, 1975
Vidéo
Vidéo, couleur, son, réalisé avec le synthétiseur vidéo EMS Spectre
Durée : 7'06''
Don

[n° inv D 2022-094]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Compositeur de renom, Jacques Guyonnet s'est intéressé aux potentialités de la musique contemporaine et aux ressources de l'électroacoustique. Il fonde en 1957 à Genève le Studio de musique contemporaine et collabore dès 1960 avec Pierre Boulez, avant de monter, onze ans plus tard, les Studios A.R.T. avec Geneviève Calame, qui deviendra son épouse. Ces studios permettront au couple d'artistes non seulement de développer leurs recherches musicales et visuelles, mais aussi d'honorer des commandes commerciales dans les domaines de la publicité, de la télévision et du cinéma. À la fin des années 1990, Guyonnet quitte le monde musical pour se consacrer à l'écriture de romans.

Créée à Bâle, à la suite de la rencontre de Guyonnet avec le chef d'orchestre et mécène Paul Sacher, "Lucifer photophore" exploite les possibilités offertes par le synthétiseur EMS Spectre. Cette œuvre fait concorder de manière inédite le son et l'image, bien loin de l'accompagnement musical de figures ou d'éléments filmés. L'image se compose et se module au gré d'un air électronique composé par Guyonnet et Henri Pousseur, le signal vidéo réagissant au signal sonore. C'est l'histoire d'une sphère et de couleurs qui nous est présentée, lesquelles semblent danser, s'étirer, tomber, se retirer, s'épanouir, tout en croisant ponctuellement un visage humain et un écran de moniteur. Guyonnet use d'une liberté totale dans la structuration de ce film vidéo puisque le générique de début se mêle aux formes et surfaces ainsi qu'à la musique. Les mots du titre, le nom de l'artiste et la mention des Studios A.R.T. font partie intégrante du spectacle visuel. Lucifer, avant de devenir l'ange déchu, signifiait en latin « porteur de lumière », ce qu'indique également le terme d'origine grecque « photophore ». Par ce pléonasme placé en titre, Guyonnet semble faire référence à la double composante de sa vidéo, dans laquelle le son est lumière, est image et vice versa.

Melissa Rérat