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Calame, Geneviève (Genève/Suisse, 1946 - Genève/Suisse, 1993)


Labyrinthes fluides, 1976
Vidéo
Vidéo, couleur, son, réalisé avec le synthétiseur vidéo EMS Spectre
Durée : 8'45''
Don

[n° inv D 2022-093]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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L'œuvre de Geneviève Calame, qui va des pièces pour orchestre aux bandes vidéo, en passant par la musique électronique et la photographie, témoigne de la finesse avec laquelle l'artiste a exploré le son et l'image. Après des études de piano, Calame se penche sur les potentialités des instruments électroniques et part se former aux États-Unis – notamment à New York auprès de William Etra –, à Paris, puis à Stockholm. À Genève, elle rejoint le Studio de musique contemporaine, fondé en 1957 par Jacques Guyonnet, qu'elle épousera. Partageant un intérêt commun pour les nouvelles technologies, le couple crée les Studios A.R.T. en 1971 ; Calame y prendra la tête du département de vidéo-synthèse.

C'est au sein des Studios A.R.T. que Calame réalise "Labyrinthes fluides". Cette vidéo met en scène – pourrait-on dire – le synthétiseur vidéo EMS Spectre, appareil hybride (analogique et numérique) permettant notamment de moduler, en temps réel, l'image en fonction d'une source sonore. Rare car très coûteux, les Studios A.R.T. parvinrent à en acquérir un exemplaire en 1973. Le titre de cette œuvre évoque l'oxymore : qu'y a-t-il de moins fluide qu'un labyrinthe, lequel évoque plutôt la fixité ? La réunion d'opposés ou la dialectique structure en effet cette vidéo. Dans les quelque quarante séquences qui la composent, l'image et le son évoluent à des rythmes qui leur sont propres. La musique électronique débute dans la première séquence et se poursuit, de manière continue, tout au long de la vidéo, avant de s'arrêter lorsque se clôt la dernière partie. Les images quant à elles sont faites de cercles, de formes diverses, de surfaces, de couleurs et de lignes fluides, changeant au sein du plan. Chaque séquence présente une composition visuelle différente, tel un tableau abstrait sur lequel l'artiste a modelé la matière électronique. Labyrinthes fluides illustre parfaitement l'importance égale et l'autonomie que Calame a accordées au son et à l'image dans ses recherches.

Melissa Rérat