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Oursler, Tony (New York/Etats-Unis d'Amérique, 1957)


The Loner, 1980
Vidéo
Vidéo, couleur, son
Durée : 29'56''
Acquis en 2022

[n° inv 2022-088]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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C'est non sans humour et ironie que Tony Oursler observe les ressorts et les failles de la société contemporaine. Capitalisme, religion, famille, violence, sexualité, médias, écologie, tels sont les thèmes qui parcourent son œuvre, laquelle mêle depuis le milieu des années 1970 sculpture, peinture, dessin, vidéo, installation, performance et photographie. Formé au California Institute of the Arts, entre autres par John Baldessari, Oursler figure parmi les grands noms de l'art vidéo international. Ses images sont projetées sur des poupées de chiffon ou des arbres, ses trucages permettent de démultiplier les axes de lecture, les bandes-sons superposent narration, musique et bruits afin de plonger le public dans un monde aussi onirique que grotesque.

Dans ses premières vidéos monocanales réalisées dans les années 1980, Oursler ne cherche nullement à cacher l'économie de moyens, bien au contraire il s'en amuse. L'image y est de basse qualité, les décors miniatures sont peints et assemblés à la main et les protagonistes des objets de la vie courante ou de petites marionnettes. L'ingéniosité y est de mise et permet de créer une atmosphère qui rappelle le théâtre de poupées, le film amateur, les spectacles post-punk, voire le cinéma expressionniste allemand. L'histoire contée dans "The Loner", personnage solitaire tourmenté, est laconique en raison de la succession de différentes séquences qui met à mal la compréhension, à quoi s'ajoutent des superpositions sonores. Les éléments de la représentation sont manipulés manuellement, ce qui, associé au décor et aux bruitages rudimentaires, lui confère un caractère juvénile. Ce spectacle contraste fortement avec le voyage intérieur évoqué par le narrateur qui mentionne du LSD dans le lait du petit-déjeuner ou thématise diverses obsessions et peurs sexuelles. Un sentiment de décalage, de gêne voire d'horreur émane peu à peu de ce petit théâtre, en dépit du happy ending qui le conclut. "The Loner" peut-il vraiment vivre heureux ?

Melissa Rérat