A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
 
4/6: Résultat précédent Résultat suivant

Oursler, Tony (New York/Etats-Unis d'Amérique, 1957)


EVOL, 1984
Vidéo
Vidéo, couleur, son
Durée : 28'58''
Acquis en 2022

[n° inv 2022-090]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



>> Autres oeuvres
>> BibliographieAA : Le lien ouvre la bibliographie en fin de page.
>> Imprimer

 

C'est non sans humour et ironie que Tony Oursler observe les ressorts et les failles de la société contemporaine. Capitalisme, religion, famille, violence, sexualité, médias, écologie, tels sont les thèmes qui parcourent son œuvre, laquelle mêle depuis le milieu des années 1970 sculpture, peinture, dessin, vidéo, installation, performance et photographie. Formé au California Institute of the Arts, entre autres par John Baldessari, Oursler figure parmi les grands noms de l'art vidéo international. Ses images sont projetées sur des poupées de chiffon ou des arbres, ses trucages permettent de démultiplier les axes de lecture, les bandes-sons superposent narration, musique et bruits afin de plonger le public dans un monde aussi onirique que grotesque.

Dans "EVOL" – le terme anglais « love » à l'envers –, Oursler se penche sur l'amour et ses complexités, et poursuit la mise en scène d'acteur·trice·s aux côtés de figurines. L'artiste Mike Kelley y joue le protagoniste principal, un jeune homme solitaire qui cherche à saisir les raisons de ses échecs et déceptions dans sa vie sentimentale. Il aborde pour ce faire plusieurs questionnements personnels, son rapport au genre féminin, à la naissance et à la mort, tout en évoquant les limites imposées par notre société ainsi que ses mythes et ses modèles, telle la Vierge à l'enfant. Il peut en effet s'avérer délicat de parvenir à un équilibre entre les clichés romantiques diffusés par les médias de masse, les stéréotypes entourant la sexualité, ses aspirations, ses obsessions et ses perversions. L'artiste recourt à la surimpression visuelle et au collage sonore pour rendre tant la difficulté sociale que la densité psychologique. La performance de Kelley – que Oursler a rencontré durant ses études et avec qui il a fondé en 1977 le groupe de punk-rock The Poetics – confère à cette vidéo une dimension très corporelle, voire charnelle. "EVOL" présente un second élément qui marquera la suite du travail de Oursler : des poupées formées par la projection d'un visage humain sur un amas de tissus.

Melissa Rérat