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Oursler, Tony (New York/Etats-Unis d'Amérique, 1957)


Son of Oil, 1982
Vidéo
Vidéo, couleur, son
Durée : 16'08''
Acquis en 2022

[n° inv 2022-091]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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C'est non sans humour et ironie que Tony Oursler observe les ressorts et les failles de la société contemporaine. Capitalisme, religion, famille, violence, sexualité, médias, écologie, tels sont les thèmes qui parcourent son œuvre, laquelle mêle depuis le milieu des années 1970 sculpture, peinture, dessin, vidéo, installation, performance et photographie. Formé au California Institute of the Arts, entre autres par John Baldessari, Oursler figure parmi les grands noms de l'art vidéo international. Ses images sont projetées sur des poupées de chiffon ou des arbres, ses trucages permettent de démultiplier les axes de lecture, les bandes-sons superposent narration, musique et bruits afin de plonger le public dans un monde aussi onirique que grotesque.

Ce sont cette fois-ci des acteur·trice·s humain·e·s, et non plus uniquement des poupées ou des marionnettes, qui sont devant la caméra dans "Son of Oil", conte sombre relatant la déchéance de la société occidentale. Différentes scènes, tournées en intérieur dans des décors évoquant le film amateur, et montées dans un rythme soutenu, tournent en ridicule les objets de cultes capitalistes : l'argent, le pétrole, les armes à feu et le sexe. Les actions de cette vidéo se jouent dans une atmosphère onirique, hallucinatoire ou psychédélique qui rappelle les précédentes œuvres de Oursler. Le propos est toutefois ancré dans un contexte politico-culturel précis, les États-Unis des années 1970-1980, par des allusions au tueur en série prénommé Son of Sam, au criminel John Hinckley qui tenta d'assassiner le président américain en 1981, au terrorisme ou encore à la crise pétrolière. Les décors en papier mâché habités par des êtres humains aux agissements étranges, associés à une narration non linéaire, rapprochent cette pièce de la mascarade. Les valeurs du monde actuel sont trompeuses et malsaines, elles mènent l'humanité aux pires atrocités. L'œuvre s'achève d'ailleurs sur une scène de cimetière. Ajoutons à cela que contrairement à "The Loner" et à "Grand Mal", nuls remerciements ne closent la vidéo ; c'est la fin.

Melissa Rérat