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Kelley, Mike (Detroit/Etats-Unis d'Amérique, 1954 - Los Angeles/Etats-Unis d'Amérique, 2012)
Oursler, Tony (New York/Etats-Unis d'Amérique, 1957)


The Pole Dance, 1997
Vidéo
Vidéo, couleur, son
Durée : 31'18''
Acquis en 2022

[n° inv 2022-092]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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C'est non sans humour et ironie que Tony Oursler observe les ressorts et les failles de la société contemporaine. Capitalisme, religion, famille, violence, sexualité, médias, écologie, tels sont les thèmes qui parcourent son œuvre, laquelle mêle depuis le milieu des années 1970 sculpture, peinture, dessin, vidéo, installation, performance et photographie. Formé au California Institute of the Arts, entre autres par John Baldessari, Oursler figure parmi les grands noms de l'art vidéo international. Ses images sont projetées sur des poupées de chiffon ou des arbres, ses trucages permettent de démultiplier les axes de lecture, les bandes-sons superposent narration, musique et bruits afin de plonger le public dans un monde aussi onirique que grotesque.

Issue de la collaboration entre Tony Oursler et Mike Kelley au sein de The Poetics, "The Pole Dance", performance d'une demi-heure réalisée en 1977, a été réinterprétée et filmée en 1997 avec Anita Pace, qui l'interprète aux côtés de Carl Burkley. La vidéo sert ici à garder trace, à archiver une performance avant qu'elle ne soit oubliée. Évoluant dans un studio de danse vide, les deux protagonistes s'opposent par leur genre (femme, homme), par la teinte de leurs vêtements (noirs pour Pace, blancs pour Burkley) et par la couleur de leur peau (blanche pour Pace, noire pour Burkley). Comme l'indique le titre, la danse se fait autour d'une « pole », d'une barre, laquelle n'est toutefois pas fixée au sol, mais bouge au gré des actions. L'image est captée en caméra fixe, avec quelques gros plans, afin de focaliser sur les mouvements. Quant à la bande sonore, elle est uniquement produite par les sons des corps se mouvant et par les tiges en bois touchant le sol, la peau et les habits, auxquels s'ajoutent les cris et sanglots que laissent ponctuellement échapper Pace et Burkley. La chorégraphie, qui use de l'entier de l'espace, se structure tour à tour par parallélisme, contraste, opposition, confrontation et évoque ainsi tant le couple, la rencontre que la différence et la lutte.

Melissa Rérat