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Luyet, Claude (Genève/Suisse, 1948)
Robel, Xavier (Montréal/Canada, 1971)


Rush, 2004
Vidéo, film d'animation
Dessin sur papier retravaillé par ordinateur, animation 2D
Durée : 3'
Acquis en 2023

[n° inv 2023-001]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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En 2022, Claude Luyet et Georges Schwizgebel, tous deux fondateurs, avec Daniel Suter, du Studio GDS au début des années 1970, reçoivent le Prix de l'Artisanat de Genève, une reconnaissance qui leur revient pour leur savoir-faire traditionnel de l'animation, une manufacture basée sur le dessin, le trait, la peinture sur celluloïd, mais également pour le travail et le suivi de toutes les étapes de production de l'œuvre.
Après un apprentissage de graphiste, avec un fort penchant pour l'illustration, c'est par une sorte de hasard que Claude Luyet arrive à l'animation, qui va le happer assez rapidement. Particulièrement sensible à la question des textures, sa curiosité le pousse à se pencher sur la diversité des techniques de l'animation (cellulo, infographie, dessin, collage…) et surtout sur leur mélange, le brassage des genres et des rendus – un travail constant de recherche dans la forme et dans l'outil employé, qui soient au plus près de l'idée initiale et du scénario. Ouvert à différentes formes de collaborations, souvent dans des esprits bien divers, notamment avec l'illustrateur et auteur de bande dessinée Thomas Ott, c'est avec une autre figure de l'illustration indépendante, Xavier Robel, que Claude Luyet réalise "Rush" en 2004.
Comme un rappel de l'OuLiPo dans le principe et du poème combinatoire de Raymond Queneau "Cent mille milliards de poèmes" (1961) dans la forme, les deux artistes inventent des assemblages effrénés de personnages, composés de trois parties (tête, buste, jambes) réalisées par chacun des auteurs séparément, qui s'ordonnent et se réordonnent sur le rythme frénétique d'une bande sonore signée Gabriel Scotti. À cette vaine agitation s'ajoutent le mouvement et le défilement constants de fonds bigarrés, détails de dessins tous issus des célèbres éditions Drozophile. Une course sur place, une course de vitesse sans fond, une course au rendement sans but, et une respiration abasourdie par tant de vanité – mais une brillante collaboration de créateurs genevois.

Stéphane Cecconi