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Sauser-Hall, Anne (Genève/Suisse, 1953)


La Baiser (d'après Klimt), 2008 – 2009
Vidéo
Vidéo, couleur, son
Durée : 7' (en boucle)
Acquis en 2023

[n° inv 2023-013]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Les deux vidéos récemment acquises ponctuent deux moments clefs dans le parcours d'Anne Sauser-Hall, artiste polyvalente qui explore en parallèle divers champs artistiques (édition, installation, objets, ou multiples).
"Le Baiser (d'après Klimt)", tourné en 2008 à Genève, est la dernière réalisation d'une série qui dérive d'œuvres picturales dont la singularité d'un détail met à feu le processus filmique. Ici l'ambiguïté de la pose féminine du célèbre tableau de Gustav Klimt, à la fois debout et agenouillée, ainsi que le vêtement noir et blanc porté par Emilie Flöge – la compagne du peintre – sur une photographie de 1905 où ils apparaissent tous deux constituent le double référent. La vidéaste prolonge l'étrangeté de ces actions arrêtées ; elle les transforme en gestes performatifs, dans un déroulement dont la temporalité est amplifiée par la répétition de deux films, au scénario quasi similaire.
Dès 2010, Anne Sauser-Hall sort des contraintes du studio pour explorer l'espace urbain avec des moyens plus légers. Elle s'intéresse toujours aux mouvements, mais cette fois dans le contexte de la danse, et en particulier à ceux de la sardane. En écho à cette ronde catalane, "Circular Dance (after Sardana)" scénarise l'attente qui précède l'entrée des personnes dans le cercle dansé. Les actions banales des acteurs qui entrent et sortent du champ de la caméra avec une cadence précise, ainsi que la déambulation aléatoire des piétons dans cette rue de Madrid construisent la mise en scène. La reprise du scénario, dans une boucle presque identique, selon un processus habituel de l'artiste déjà mentionné pour Le Baiser, crée un enchaînement évoquant la circularité de la sardane. Anne Sauser-Hall compose ainsi une véritable chorégraphie avec des gestes en marge de la notion de danse proprement dite, brouillant ainsi notre attente, induite par le titre référentiel de la vidéo.

Myriam Poiatti