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Julier, Pauline (Genève/Suisse, 1981)


Cercate Ortensia, 2021
Installation vidéo bicanale
Vidéo numérique HD bicanale, couleur, stéréo
Durée : 16'10''
Acquis en 2023

[n° inv 2023-033]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Ce qui lie les œuvres de Pauline Julier entre elles, ce sont à la fois des questions récurrentes sur la relation occidentale entre la culture et la nature, les multiples figures impensées d'hybridation entre l'humain et le non-humain et une articulation bien particulière entre la recherche et la production de formes. On pourrait dire que l'ensemble de son travail s'organise par ricochet, les œuvres développant les unes avec les autres un genre de résonance qui permet de constamment relancer son processus de recherche et de développer toujours plus précisément son travail entre l'anthropologie, la science ou la poésie. Ce sont donc moins les sujets sur lesquels Pauline Julier se concentre que la méthodologie utilisée dans chacun de ses projets qui la caractérise comme artiste chercheuse. Cette attitude se retrouve très concrètement dans le processus de montage des œuvres "Cercate Ortensia" et "Follow the Water".
"Cercate Ortensia" est en quelque sorte un projet issu de la pandémie de COVID-19 et d'une réaction à cette situation si particulière. Le film est exclusivement construit à partir d'images d'archives, soit personnelles soit prises sur internet. Quant à l'agencement et au rythme du montage, ils s'inspirent directement de la structure du poème d'Amelia Rosselli, "La Libellula", que l'artiste décrit comme une respiration, une circulation et une libération. Le film commence par figurer le déclin, celui du père de l'artiste vieillissant, et enchaîne une succession d'images de catastrophes écologiques comme autant d'évocations de la disparition prochaine de notre mode de vie. Le déclin de notre écosystème est mis en relation, dans un mouvement circulaire et libérateur, avec un sentiment enthousiasmant à explorer l'espace, une forme de libération à s'affranchir de la pesanteur malgré la chute fatale des premiers explorateurs de l'espace. Présentées en double projection, ces images sont montées dans une disposition dynamique, où toutes les séquences, si elles constituent bien un ensemble, gardent une certaine autonomie les unes par rapport aux autres. "Cercate Ortensia" questionne notre relation à l'environnement, nos repères, tout en induisant un sentiment de désorientation spatiale et temporelle pour lâcher prise et imaginer de nouvelles perspectives.

Catherine Pavlovic