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Ribot dite La Ribot, Maria (Madrid/Espagne, 1962)


Mariachi 17, 2009
Vidéo
Vidéo, couleur, stéréo
Durée : 25'
Acquis en 2023

[n° inv 2023-042]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Formée à la danse classique au milieu des années 1970, La Ribot (Maria Ribot) s'éloigne rapidement de ses conventions pour chercher d'autres langages, transdisciplinaires, hors des cadres. Elle envisage le corps de l'artiste comme concept autant que comme objet, véhicule d'un discours féministe ou engagé dans d'autres causes. Elle pratique désormais la chorégraphie, la performance, la vidéo et l'installation, présente son travail sur les scènes et dans les institutions d'art visuel. Son premier solo "Socorro ! Gloria !" (1991) l'exposait se délestant de quarante couches de vêtements dans une image burlesque et posait quelques éléments de sa pratique : épuration de la forme, humour, relation frontale avec le public et importance de la « persona », corps mis à nu et propos sur la consommation du monde du spectacle.
Le médium vidéo, que La Ribot utilise depuis le début des années 2000, lui permet un point de vue subjectif, intérieur, détaillé, « au-delà du langage corporel ». Elle adopte le principe de « corps-opérateur » où l'image est créée par le mouvement de la caméra au poing, dans l'espace d'un plan-séquence. Cette démarche engage une proximité avec les spectateurs et spectatrices en les immergeant dans un décor, provoque la sensualité par les couleurs et les textures. Cette manière de filmer est amplifiée dans "Mariachi 17" – « 17 » pour le numéro de la dernière prise de vue, « Mariachi » pour l'univers joyeux de la musique jouée en mouvement – où trois danseuses se passent la caméra lors d'un parcours à travers une salle de La Comédie de Genève. Trois registres d'images s'articulent dans le déplacement continu et labyrinthique : « autoportraits » fragmentés des danseuses, zoom sur les photographies de théâtres en construction de Miguel de Guzman et séquences de films de série Z. Cette vidéo met en abyme le monde du spectacle et l'espace de représentation avec ses leurres et ses trucages, de même qu'elle souligne, par plusieurs images presque subliminales, un regard féministe sur ses coulisses.

Marie-Ève Knoerle