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Gygi, Fabrice (Genève/Suisse, 1965)


A gentleman's agreement, 2002
Vidéo
DVD, PAL, couleur, stéréo
Durée : 6'50''
Acquis en 2004

[n° inv 2004-011]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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L'artiste Fabrice Gygi explore la société de surveillance et son effet sur les individus dans plusieurs travaux sculptés et performatifs, en revisitant certains dispositifs de contrôle présents dans l'espace public. Cette performance filmée esquisse une posture d'individu, ou de l'auteur, défiant la notion de danger.

La simulation d'un incendie criminel dans un studio cinématographique, tel est l'impression que provoque au premier regard ce petit spectacle bien maîtrisé. La performance A gentleman's agreement dont est issue la vidéo éponyme, expose le dispositif : l'artiste enfile un gant ignifuge, y pose une sculpture-maquette en métal représentant une maison schématisée, déclenche un feu à l'intérieur de cet habitat, puis, avec le public, il attend placidement l'extinction des flammes, la maquette restant indemne à la fin de l'opération. Une deuxième lecture de cette scène révèle une dimension politique et des problématiques chères à l'artiste, notamment la relation du corps de l'individu avec son environnement. Ici le dispositif de prothèse pourrait être l'extension d'un « soi » ou l'emblème d'un système de conventions, défiés, mis en danger ? Le titre (« accord de gentilhomme ») prend alors un sens ironique. Fabrice Gygi s'est intéressé aux figures héroïques et autoritaires de même qu'à des procédés subversifs qu'il glisse dans ses performances. Il indique dans une entrevue de 1996 : "Tout citoyen est une figure d'autorité potentielle, car il est en position de capillarité avec l'ordre social." Prenant l'aspect de sculptures minimales, les formes déclinées par l'artiste, souvent fonctionnelles, sont liées à la notion de contrôle et à ses mécanismes qui se traduisent dans nos espaces quotidiens ; elles font référence à des formes de violences potentielles et à la manière dont l'individu y réagit.

Marie-Eve Knoerle