Ken Kobland, après des études en philosophie et architecture, a produit plusieurs films indépendants, dont des essais en lien avec la ville et le paysage et des collaborations avec le théâtre expérimental new-yorkais. En contrepoint au travelling horizontal et poétique d'E. Fontanilles (6e SIV), il propose une balade en train à New York et en S-Bahn à Berlin dans les années 1970, ponctuée de phrases mélancoliques comme « gray morning usual vague despair » ou, plus triviales, « walk dog, eat donut », certaines tirées du film 8 ½ de Fellini, d'autres d'une chanson russe, scandées pour conjurer le sort ou briser l'ennui. Les jeux formels – répétition de séquences, accélérations, son coupé, écrans noirs, citations en sous-titres – embarquent le spectateur dans une boucle hypnotique, sans début ni fin.
Yves Christen