Le projet MUSINFO		Ville de Genève

Les principes

Les institutions concernées

 

Musinfo est le projet d’informatisation des quatre institutions scientifiques de la Ville de Genève: les Conservatoires et Jardin botaniques (CJB), les Musées d'art et d'histoire (MAH), le Musée d'ethnographie (ETH) et le Muséum d'histoire naturelle (MHN). Les collections de ces quatre institutions remontent au 16e siècle et représentent une partie fondamentale du patrimoine culturel et scientifique de la Ville de Genève. Se sont rajoutés ensuite la Bibliothèque publique et universitaire (BPU) pour ses collections iconographiques, puis le Fonds municipal d’art contemporain (FMAC). En 2004, l’ensemble des collections patrimoniales de la Ville est donc représenté dans Musinfo.

Le projet collaboratif

 

Lancé par Monsieur Alain Vaissade, Conseiller administratif de la Ville de Genève, en charge du département des affaires culturelles pendant son premier mandat, ce projet est la résultante d'une volonté politique de rassembler les différentes bases de données informatiques qui étaient à l'époque dispersées au travers de différents systèmes d'exploitation informatiques. L'objectif donné était de mettre en place un système d'information global et multidisciplinaire capable d'intégrer les informations nécessaires pour la gestion des collections, la recherche scientifique et un large accès public. La pratique a assez vite démontré que cette collaboration devait être flexible afin que chaque institution puisse trouver de quoi satisfaire ses propres besoins tout en contribuant à un projet fédérateur. Le projet a donc évolué, partant du concept d’une seule base de données complexe vers un partage de données communes et des développements spécifiques. La dynamique Musinfo est maintenue notamment par l’utilisation d’outils communs, de bases de données communes chaque fois que cela est possible, par la veille technologique, par la mise en place d’ateliers transversaux, par une gestion des moyens et une expertise centralisée.

La mission

 

Malgré leurs caractères distincts, les institutions impliquées partagent trois missions essentielles :

• la préservation et la gestion des collections, qui constituent un patrimoine culturel et scientifique important,
• l’étude de ces collections ; la recherche scientifique, destinée à approfondir et à enrichir les connaissances,
• la communication et la diffusion des informations, auprès des experts et du public.

	Préserver
Etudier		Communiquer

Musinfo est un système d’information complet qui englobe ces trois pôles d'activité. En plus des informations nécessaires à la gestion et à l'analyse scientifique, le système peut enregistrer des textes explicatifs et descriptifs sur des biographies, des ethnies, des biotopes, etc., ainsi que des images, de la vidéo ou des sons digitalisés. Ces informations complémentaires sont destinées à enrichir et à compléter la description plus ou moins complète des objets afin de les replacer dans leur contexte culturel, scientifique et historique.

L'inclusion d'éléments multimédia facilite la description des objets. Plutôt que de décrire, les remarques des conservateurs se portent plutôt sur l'analyse et les relations entre les différents éléments. La possibilité de saisir des remarques textuelles ad hoc permet une documentation plus riche et plus nuancée.

L'informatisation des collections des musées municipaux a été envisagée au début des années 80, en même temps que le développement des outils informatiques dans l’administration. Dans les années 70 déjà, le MAH avait collaboré avec l’Université de Genève pour esquisser un catalogue informatisé de sa collection de peinture.

A partir de 1985, plusieurs crédits ont été votés et les premiers projets concernant les musées de la Ville de Genève ont commencé, de manière sectorielle, sans concertation. Seuls les CJB pouvaient se féliciter du succès de leur système.

Partant de ce constat, les responsables des CJB, du MHN, et de l’IGVG (précédente DSI) ont soumis un projet de collaboration. A la demande du magistrat Alain Vaissade, le MAH, l‘ETH et la BPU ont été inclus. La séance constitutive du Musinfo a eu lieu le 26 avril 1993.

Le câblage des musées a été terminé. Les institutions ont été dotées progressivement de postes de travail adéquats. Les analyses des structures de bases de données ont été élaborées en concertation avec les conservateurs. Un modèle de base de données a été mis en place, sur lequel les premiers développements ont été initiés. La préparation de la migration des fichiers informatiques des divers systèmes antérieurs vers Musinfo a débuté et la saisie directe des collections a commencé dans certains secteurs (ETH, musée Ariana, MHN, CJB).

Cette période couvre, pour les MAH, la migration des données d’inventaire et l’adaptation aux spécificités des départements et filiales suivants: Archéologie, Cabinet des estampes, Cabinet de numismatique, Musée Ariana, Musée de l'horlogerie et de l'émaillerie. Il en est de même pour les collections iconographiques de la BPU et la collection du FMAC.

Bien que le projet ait subi divers ralentissements et malgré l'énorme masse existantes de données à préparer et à migrer, l'été 2002 apporte la migration importante des inventaires Beaux-arts (Cabinet des dessins inclus), Arts appliqués (objets mobiliers, textiles, armes et Moyen âge), Histoire des sciences. Seul le Centre d'iconographie genevoise ne bénéficie pas encore de cette opération.

L’ETH profite de son déménagement au Port-Franc pour inventorier et photographier toute la collection qui sera déplacée.

Les CJB terminent le développement de leur nouvelle application de gestion taxonomique (SIB), alors que le MHN met en place une structure permettant le regroupement à termes des bases de données travaillées par département.

Dans le même temps, les diverses institutions ont démarré un travail indispensable de numérisation des collections ou de leur documentation photographique. L’ETH sert de pilote pour cette étape. Les musées sont équipés du matériel nécessaire et le personnel est formé.

Sommet de cette pyramide d’acquisition et de mise en forme des données, les premières collections sont mises à disposition sur le Web.

Le futur

A ce stade, Musinfo est surtout un outil destiné aux professionnels des musées, mais ceci devrait changer. Les données peuvent être mises en forme pour être présentées au public. Les collections des institutions scientifiques de Genève sont aussi là pour les non-spécialistes! L’informatique offre des moyens de rendre ces collections plus accessibles et plus compréhensibles pour le grand public. Cela permettrait, par exemple, aux enseignants de disposer d’outils pédagogiques faciles d’accès et utilisables en classe. A terme, avec les spécialistes du DIP, nous pourrions concevoir des étapes de découverte des collections.

L’intérêt est très grand au niveau du monde scientifique aussi. Un partage des données sur internet permet d’éviter de refaire les mêmes vérifications dans chaque musée pour des données standard, de mettre à disposition des références vérifiées et sûres, sous formes d’accès interactifs à des données publiques sélectionnées, de proposer des images des collections qui peuvent suffire dans certains cas aux études en cours, évitant soit le déplacement des personnes, soit l’envoi des objets, processus toujours à risque.

Exposition et  musées virtuels

Des extensions des possibilités offertes par le WWW, tel que le langage VRML (Virtual Reality Machine Language) permettront la création et la navigation d'espaces virtuels dans lesquels il est possible de positionner les objets. Ces nouvelles techniques pourraient être mises en oeuvre pour constituer un « musée virtuel » qui rassemble une collection virtuelle d'objets qui sont physiquement éloignés. Ceci pourrait notamment constituer un palliatif au problème du manque d'espace d'exposition réelle.

Bien que la structure conceptuelle du système d'information englobe plusieurs domaines, l'accès aux bases des différentes institutions est actuellement séparé. Il sera possible, dans le futur d'intégrer les informations provenant de différents domaines et de permettre, ainsi, la consultation pluridisciplinaire.