ETHEU 200081

boîte ovale / catole

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200081
Oval box catole
France, Savoie, Tarentaise, Sangot
Before 1850
Swiss pine
George Amoudruz collection, acquired in 1976, collected in 1937
MEG Inv. ETHEU 200081
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Après avoir acheté à Vallorcine des boîtes en tous points semblables aux catoles de Tarentaise, G. Amoudruz, intrigué par cette ressemblance, mena son enquête et trouva une inscription à l'intérieur d'un couvercle qui lui apprit qu'un artisan de Vallorcine s'était établi en Haute-Tarentaise, où il avait diffusé ses motifs décoratifs typiques de sa région d’origine. Cet anecdote souvent relatée prouve bien, aux yeux d'Amoudruz, qu'il faut toujours se méfier de la seule provenance des objets :" il faut toujours chercher l'artisan, étranger ou du pays, qui a lancé une coutume."" (in "la folie Amoudruz", p. 106) .
Dans ses notes d’enquêtes en Tarentaise (rédigées vers 1938) on retrouve le récit dans son entier : « une chose m’intriguait... »…« En parcourant…la région des environs de Aime, Bourg Saint Maurice, vers les années 1926, j’ai trouvé dans la région de Bellentre, Macot, Hauteville toute une série de boîte en bois, de forme ovale dont l’entourage est fait d’une feuille de bois mince, cintrée, et dont la fixation pour joindre les deux bouts de la feuille est faite par une mince ligature en bois tressée les fixant l’un à l’autre. Le côté du couvercle et côté des boîtes s’emboîtent l’un dans l’autre. Dans le pays on nomme ces boîtes des catoles; elles servent aux femmes pour soigner leurs objets de toiles, soit châles, bijoux, dentelles et objets divers. Toutes ces catoles ont le dessus du couvercle décoré de motifs divers rosaces, dents de scie, cœurs, creusés au couteau dans le bois.
Ces catoles sont bien localisées dans cette région et devaient être le travail d’un artisan local. Une chose m’intriguait j’avais autrefois acheté à Vallorcine, région de Chamonix, 3 boîtes semblables à ces catoles et une de celles-ci ressemblait dans le décor, comme une copie, à une trouvée à Vallorcine. Que fallait-il en penser ?
Aime et Vallorcine sont loin et il y avait dans ces deux régions des catoles. J’ai eu l’explication en trouvant un jour à Hauteville une grande catole décorée d’une bordure en dents de scie. En l’ouvrant sous le couvercle une inscription était tracée :
« ...Cette boîte appartient à Marie femme de Claude Maurice Richermoz de la commune de Peisey l’an 1830 elle est faite à la montagne de l’Arc d’Hauteville gardée par Jean Noé Vuilloz de la commune de Vallorcine en Chamony l’an 1824. »
Mes catoles de Tarentaise étaient le travail d’un habitant de Vallorcine (Suisse) !
La similitude des deux boîtes s’expliquait. Cela prouve bien qu’il faut se méfier de la provenance d’objets trouvés dans un pays. Il faut toujours chercher l’artisan, étranger ou du pays qui a lancé dans le pays une coutume (voir tous les exemples semblables que j’ai relevé en Valais et en Savoie. A l’époque où ces boîtes ont été faites beaucoup de Suisses travaillaient en Savoie comme bergers et comme fruitiers.
La forme et le mode de fabrication de ces boîtes n’est pas unique. On en trouvait dans les villes à l’usage des ménagères. J’en ai trouvé une à Evolène. Je me souviens vaguement que ma mère à Genève avait une boîte semblable, mais non décorée, ce qui a causé sa perte ainsi que toutes celles non décorées.
" A Sangot on a le souvenir d’un sourd et muet qui faisait les catoles. (...) ce genre de boîte se retrouve dans les deux Savoies mais non décorées sur le couvercle. J’ai ramassé autour de Sangot et Mâcot des catoles dans la vallée de Peisey, la Chapelle, Villaron, Longefoy et à Champagny même, quoique dans toutes les autres vallées du Doron, je n’en ai trouvé aucune sculptée - ni dans la Haute-Tarentaise, ni dans la Basse, ni en Maurienne. Cela prouve bien une mode locale lancée par un artisan comme point de départ".

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From field to museum

Taking objects out of their original context and exhibiting them in a museum gives them a new meaning. They used to be utilitarian or religious, status symbols or hunting weapons and they become storytellers with a new aim, that of giving museum goers access to knowledge of ethnic groups living elsewhere and otherwise.


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