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Bader, Joerg (Zurich/Suisse, 1955)


Foschgrün N°8 (Farbenfreunde Alpina), 1987
Installation photographique
Tirage photographique analogique sur papier baryté, contrecollé sur bois, peinture murale, couleur Foschgrün N°8 de la marque Alpina - Farbenfreunde
Dimensions : 146.5 x 190.5 x 8 cm (photographie); dimensions variables (selon l'espace)
Acquis en 2022

[n° inv 2022-046]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Crédits photographiques : Julien Gremaud, Vevey
 

Artiste, critique d'art, enseignant, directeur du Centre de la Photographie ou encore commissaire d'exposition, Joerg Bader a porté de multiples casquettes au cours de sa carrière. Né à Zurich en 1955, l'artiste vit et travaille à Genève et présente en 1979, pour la première fois, des tirages dont le sujet représenté est partiellement hors cadre. Ses images bordées d'une lisère noire reprennent les codes du cadre photographique tel que Henri-Cartier Bresson l'avait popularisé au XXème siècle. Dès 1986, Bader accroche ses « tableau photographiques » sur des peintures murales monochromes et nomme ses œuvres d'après la couleur sur laquelle elles sont accrochées ainsi que le nom du producteur de cette couleur.

Après l'acquisition d'une première œuvre en 1993, c'est au tour de "Froschgrün N°8 (Farbenfreunde Alpina)" de rejoindre la collection du FMAC. Réalisée en 1987, cette œuvre met en œuvre la distinction entre ce que l'artiste nomme « l'objet » photographique – à savoir la photographie montée sur châssis – et l'image représentée, une notion importante dans la réflexion que porte Bader sur la présentation spatiale de la photographie. Un dialogue s'instaure entre le tableau et l'image : le hors-champ de la scène répond à l'absence d'une partie du matériel filmique, alors que le cadre du support fait écho au cadre photographique. L'utilisation du hors-champ fait également office de mise en abyme, le tableau présentant une photographie coupée qui immortalise elle-même une scène dont une partie est hors cadre. Dès 1980, Bader capture uniquement des membres de son entourage, et le titre donné à l'œuvre permet au spectateur de se détourner des questionnements liés à l'identité des personnes et l'environnement dans lequel elles évoluent. Si les sujets capturés semblent être pris de manière spontanée, la réflexion de Joerg Bader est pourtant extrêmement règlementée. L'œuvre suit même un protocole précis : si la couleur indiquée dans le titre ne peut pas être trouvée, une autre couleur peut être appliquée à condition d'adapter le titre de l'œuvre en conséquence.

Samantha Liberto