A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
 
9/9: Résultat précédent Résultat suivant

Lewis, Mark (Hamilton, Ontario/Canada, 1958)


96 Days in 2020, 2020
Vidéo
Vidéo 4K, couleur, stéréo, version anglaise
Durée : 20'30''
Acquis en 2023

[n° inv D 2023-004]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



>> Autres oeuvres
>> BibliographieAA : Le lien ouvre la bibliographie en fin de page.
>> Imprimer

 

Mark Lewis construit son œuvre comme un inventaire des inventions cinématographiques, telles que l'expérimentation des mouvements de caméra, les effets de l'objectif, le renversement de l'image ou autres trucages. Si ses premières œuvres exposent un cinéma fragmenté autoréflexif, il développe par la suite une analyse de l'image qui est plus proche de celle adoptée pour la photographie ou la peinture. Toujours silencieux, ses films invitent à porter une attention soutenue à l'image et à observer le sujet sur un temps relativement long. Ses films ne font pas l'objet d'un montage sophistiqué ; il joue au contraire sur le choix d'un seul effet de la prise de vue, laissant ainsi la possibilité d'expérimenter la révélation de l'image en temps réel.

Si les films de Mark Lewis sont des objets autonomes, il arrive parfois qu'ils soient conçus comme des éléments d'une série ou pour répondre à un projet spécifique tel qu'une exposition. C'est le cas de "Valley" et de "Things Seen", deux films conçus pour son exposition à la Art Gallery of Ontario à Toronto en 2017 et intitulée "Canada". Avec ce titre, l'artiste ne cherche pas à sonder l'identité de son pays natal, mais il se réfère au roman de Richard Ford, "Canada", qui décrit une Amérique du Nord au seuil de la modernité et où le protagoniste va trouver refuge dans la région sauvage du Canada, la Saskatchewan.

Dans "96 Days in 2020", il représente un objet un peu plus rare dans la production de Mark Lewis, dans le sens où il ne s'agit pas d'un mouvement unique de la caméra mais bien d'un montage, ou plutôt d'un collage de 96 courtes séquences qui correspondent à la durée du premier confinement en Angleterre dû au COVID-19. Le film se présente comme une sorte de journal intime du lieu de vie de l'artiste. Bien qu'il se concentre sur des scènes plutôt banales et ordinaires, Mark Lewis choisit de restituer les séquences « à rebours ». En inversant le déroulé des plans filmés, il souligne l'étrangeté de cette situation où le cours du temps a été ressenti de manière distordue par une majorité de la population.

Catherine Pavlovic