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Atlas, Charles (Saint-Louis, Missouri/Etats-Unis d'Amérique, 1949)


Hail the New Puritan, 1985 – 1986
Vidéo
Film 16mm transféré en vidéo, couleur, son
Durée : 84'47''
Acquis en 2023

[n° inv 2023-024]

Collection du Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève (FMAC)



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Le travail du réalisateur Charles Atlas repose sur une réinvention constante des moyens techniques et expressifs de la caméra, appliqués à des domaines et des approches stylistiques très divers ; en relation avec la danse et la performance, espaces de prédilection d'Atlas, l'appareil ne fait pas figure de témoin, mais est partie prenante, à part entière, de la chorégraphie et se transforme en véritable corps dansant – caméra et montage ne sont pas au service de l'objet, mais en sont une composante inhérente. Depuis le début des années 1970, où il commence à travailler avec l'un des pionniers de la danse contemporaine Merce Cunningham, Atlas n'a cessé d'explorer des moyens de saisir et transcrire le mouvement selon des procédés spécifiques de construction filmique (plan-séquence, coupe franche, montage direct…) et de captation ultramobile.
Rêve post-punk, l'introduction au film "Hail the New Puritan" évoque de manière magnétique cette contre-culture anglaise, brassage d'influences et de genres, artistiques et identitaires, provocation sociale et geste politique ; en ce début, Charles Atlas capte la construction d'une scénographie magnifiquement défaite, montée et remontée et, si le montage scande et découpe un rythme, pour sa part la caméra ajoute un mouvement propre, en contrepoint à la chorégraphie, comme un « contre-corps » au mouvement dansé. Commandité par Channel 4, réputé alors pour ses programmes expérimentaux, ce faux reportage, mêlant documentaire et fiction, piste une journée du tout jeune chorégraphe écossais Michael Clark, encore peu connu dans le milieu de la danse, mais autour duquel convergent des figures flamboyantes de la scène post-punk anglaise du début des années 1980, telles que le styliste-performeur Leigh Bowery qui signe décors et costumes, le groupe culte The Fall, interprète ici de la plupart des chorégraphies de Clark, Bruce Gilbert du groupe Wire, qui cadence la brillante entrée du film, ou l'artiste Cerith Wyn Evans – capture d'une scène artistique fulgurante, électrique, décomplexée, instantané d'une époque devenue objet de fascination.

Stéphane Cecconi