Textes de l'exposition

1. La nostalgie du paradis

Il est appelé de mille manières différentes et chaque tradition prétend avoir le sien : Paradis, Dilmun, Âge d'or, Pardes, Eden, Sid, K'ouen-louen, ou encore Qaf. On le représente souvent comme un jardin luxuriant dans la douceur du printemps ; mais il paraît moins correspondre à un lieu qu'à une expérience.

Pour nombre de mythologies, le miracle du Paradis réside dans l'harmonie entre les êtres qui l'habitent et dans le partage d'une langue commune. L'élément déterminant, c'est la possibilité d'un échange heureux et sans obstacle. Puisque toutes les créatures peuvent se comprendre, la vie s'y écoule sans urgence, sans douleur ni souffrance.

Si les récits qui concernent le Paradis se conjuguent la plupart du temps au passé et se formulent comme un souvenir, c'est qu'ils expriment la nostalgie et le regret de ce temps – à jamais révolu – où la vie n'aurait été qu'entente et partage.

© MEG, J. Watts