Objet 49 : 25

Accueil Portfolio

Appui-tête mosama
Lozi. Zambie, Western Province, Barotseland
Fin du 19e ou début du 20e siècle
Bois. H 15 cm
Collection Alfred Bertrand. Don d’Alice Bertrand en 1940.
Collecté par l’explorateur au Haut-Zambèze entre 1895 et 1909
MEG Inv. ETHAF 018084

Notice

Cet appui-nuque est reproduit en page 109 de Au pays des Ba-Rotsi, le récit qu'Alfred Bertrand publia en 1898 de son exploration de l'Afrique australe, jusqu'aux sources du Zambèze. À la lecture des observations faites par l'auteur au sujet de cet "oreiller", les dépôts huileux suintant du bois sur sa surface d'appui prennent tout leur sens car ils résultent du contexte d'utilisation de cet objet. Cette patine est conservée comme une trace d'usage et doit donc être préservée :
Voici près de moi des hommes dont chaque touffe de cheveux est terminée par un cône régulier de pâte brune, composée d'arachides écrasées. C'est un moyen, selon eux, de faire pousser leur chevelure; la préparation de cette coiffure demande deux jours et doit durer plusieurs semaines; aussi, sacrifiant leurs aises à leur vanité, se servent-ils comme "oreiller" d'un petit chevalet de bois, qui rappelle celui qu'emploient les Japonais. (Bertrand 1898 p. 110)



Le célèbre voyageur genevois Alfred Bertrand (1856-1924), débute le grand tour du monde que sera sa vie en sillonnant l’Afrique australe jusqu’à atteindre, au-delà du fleuve Zambèze, le « seuil de l’Afrique centrale ». Ainsi, entre 1895 et 1909, le capitaine Bertrand récolta lors de ses traversées « des pays ba-Souto, ba-Rotsi, des Matebeleland et Mashonaland » de nombreux objets de conception traditionnelle ou copiés sur des modèles européens. Il notait, dans une démarche de transmission exceptionnelle pour son époque, le nom vernaculaire de l’objet, son usage, le lieu, la date de son acquisition, ainsi que l’identité des artistes qu’il croisait dans les stations missionnaires. D’ailleurs, Alfred Bertrand fit « collection » et exhiba, lors de l’Exposition nationale suisse (1896) puis dans son musée personnel, les trésors d’Afrique et d’Asie qu’il avait réunis, à l’appui d’un inventaire. Outre ses trophées de chasse, il en rapporta d’importantes collections ethnographiques (presque cinq cents pièces) qu’il était s’efforcé de documenter.
Le fonds Bertrand entre au MEG en 1941; il témoigne de la pénétration des missions chrétiennes en Afrique australe.

Bibliographie


© 2015 Musée d'ethnographie, Genève
Ville de Genève, Département de la culture et du sport