Objet 52 : 2

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Planche des rois. Portraits de dix-sept rois bamum, de Nshare Yen à Njoya
Dessin d’Ibrahim Njoya
Cameroun, Grassfields, Foumban
Royaume bamum. Vers 1930
Papier à dessin, encre de chine et crayons de couleur. 74.5 cm x 54.5 cm
Don du pasteur missionnaire Jean Rusillon en 1966
MEG Inv. ETHAF 033559

Notice

Ibrahim Njoya a dessinée cette Planche des rois vers 1930. Elle faisait partie d’un ensemble de neuf dessins d’une grande valeur historique acquis par le pasteur Jean Rusillon au Cameroun, puis généreusement donnés au MEG en 1966.
Au centre de cette grande composition en vignettes des portraits de 17 rois bamum, le roi Njoya apparait debout devant son palais, vêtu du costume mi allemand mi musulman qu’il porte sur une photographie de 1912. La fonction politique de ce dessin est matérialisée par ce portrait en pied du souverain, tel un dessin dans le dessin évoquant les portraits du Kaiser Guillaume II. Le roi se tient sur les marches du palais, devant le textile royal ntieya qui est la représentation spatio-temporelle du pouvoir royal et les défenses d’éléphant, symbole de sa richesse et de son contrôle des espaces non-domestiqués. À ses pieds, la double cloche perlée munjemdu, réservée au souverain, et l’un des sacs « du pays » contenant des attributs de pouvoir (médecines, restes du roi défunt, corne à boire). Le roi tient à la main son livre de l’histoire du royaume, rédigé dans l’écriture qu’il a inventée avant l’arrivée des premiers Européens. Il est entouré de ses serviteurs les plus proches représentés en cavaliers, parmi lesquels le dessinateur lui-même. Deux autres souverains se distinguent: en haut à droite, le grand roi conquérant Mbuembue; en dessous et de profil, le roi Nsangu, père de Njoya, auquel ce dernier prête ses traits. À la mort du roi Njoya, ces dessins commémoreront son règne et accueilleront les portraits de ses successeurs.

Alexandra Loumpet-Galitzine


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