ETHOC 010205

crâne surmodelé malagan marratampirivit

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010205
Crâne surmodelé malagan marratampirivit
Papouasie-Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Irlande
Début du 19e siècle
Crâne humain, mastic Parinarium laurinum, matériau végétal, coquillage (Cypraea tigris), opercule de Turbo petholatus, pigments. H 20 cm
Acquis d’Arthur Speyer en 1924
MEG Inv. ETHOC 010205
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Le rituel funéraire traditionnel prévoyait diverses formes de traitement du corps, qui pouvait être inhumé ou incinéré. Mais on avait auparavant prélevé le crâne, qui était conservé dans une enveloppe de feuillages et déposé dans une fosse au-dessus de laquelle on plantait un végétal particulier à croissance rapide, symbole de fertilité. Plusieurs semaines après, le crâne était exhumé, surmodelé avec un mélange de terre et de résine, puis peint et exposé sur un présentoir lors de cérémonies. La fixité terrifiante des yeux, réalisés avec des opercules de coquillages Turbo petholatus, rappelle que ces crânes étaient «assemblés pour faire peur», traduction littérale de malagan marratampirivit.
Cette œuvre est considérée par les spécialistes comme extraordinaire.
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Registres d'inventaires historiques

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Copie dactylographiée en 13 volumes de l'Inventaire original MEG manuscrit
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Registre d'inventaire original - non indexé
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Ressources

Les restes humains
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Les malagan de Nouvelle-Irlande

Dans la moitié nord de l’île de Nouvelle-Irlande et dans les îles avoisinantes, la mort d’un membre éminent déclenche un cycle de rites funéraires appelés malagan qui s’achève quelques années après son décès. La cérémonie finale, avec des danses et la distribution de dons, culmine avec l’exposition de sculptures réalisées pour l’occasion. Après leur dévoilement, les œuvres sont détruites ou abandonnées à une dégradation naturelle.

Du terrain aux collections

À la fin du 19e siècle, un nombre étonnant de malagan apparaissent dans les collections. Une fois les cérémonies achevées, les sculptures ne sont plus efficaces et à la place d’être détruites ou abandonnées, elles sont vendues aux Européens. Célèbres pour la profusion et l’enchevêtrement foisonnant des motifs, les malagan se distinguent par leur richesse et variété stylistique. Ils ne fascinent pas seulement les explorateurs et les scientifiques mais également les artistes du début du 20e siècle, notamment les expressionnistes allemands et les surréalistes français qui trouvent dans ces formes artistiques une source d’inspiration.

Aujourd’hui, on recense plus de 25’000 œuvres de Nouvelle-Irlande dans les collections publiques et privées.

L’artiste surréaliste André Breton dans son atelier à Paris avec un masque de Nouvelle-Irlande. Photographie d’Edouard Boubat, 1956 © Gamma Rapho / Getty Images

Bibliographie

  • Colombo Dougoud, Roberta. 2014. Les collections Océanie. In: Regards sur les collections. Genève: Musée d'ethnographie de Genève, 228-229
  • Gunn, Michael et Philippe Peltier (dir.). 2007. Nouvelle-Irlande. Arts du Pacifique Sud. Paris: Musée du quai Branly, 5 Continents
  • Derlon, Brigitte. 1997. De mémoire et d'oubli. Anthropologie des objets malanggan de Nouvelle-Irlande. Paris, CNRS Éditions/Éditions de la Maison des sciences de l'homme

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