ETHAF 011956

figure de reliquaire 'bwete'

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011956
Figure de reliquaire bwete
Gabon ou République du Congo, région de Sibiti
Aire culturelle Kota, sous-groupes Mindassa ou Wumbu. 19e siècle ou début du 20e siècle
Bois, cuivre, laiton, fer. H 47,5 cm
Acquis en 1929 d’Émile Molly, ingénieur-géologue en Afrique pour la Compagnie générale des Colonies,
et ancien élève du prof. Pittard. Échangé contre des pièces éthiopiennes qu’il avait précédemment offertes.
MEG Inv. ETHAF 011956

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De nombreux groupes de la grande aire culturelle bakota qui s’étend de l’Invido à la région du Haut-Ogooué pour déborder la frontière congolaise ont, jusqu’au début du 20e siècle, vénéré les ancêtres lignagers en préservant leurs crânes dans des paniers surmontés par des statuettes.
La figure protectrice du bwete kota se résume à un visage encadré par une coiffure empreinte de géométrie et soutenu par une structure losangée qui se trouve fichée dans le panier reliquaire. À travers les multiples variantes d’un style hautement symbolique parfois proche de l’abstraction, cette sculpture bidimensionnelle est composée d’une âme de bois sertie de plaques et de fils de laiton et de cuivre. Celle présentée ici appartient au groupe des figures au visage concave sous un front convexe lui-même encadré par une coiffure enveloppante présentant des lobes latéraux mais démunie de cimier. On aperçoit encore la trace des pupilles, des plaques de métal en amande aujourd’hui disparues.
Les paniers reliquaires se trouvaient réunis par grands lignages dans une hutte à usage rituel. Des offrandes étaient présentées aux ossements des ancêtres lors de cérémonies d’ostentation des paniers-reliquaires, pendant lesquelles les chefs de famille récitaient la généalogie des clans.

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Registres d'inventaires historiques

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Le Gabon du pasteur missionnaire Fernand Grébert

Les statues de reliquaires et les masques gabonais sont des icônes de l’«art primitif» inventé par les artistes occidentaux au début du 20e siècle. Parallèlement, au cœur de l’Afrique équatoriale colonisée, disparaissaient nombre des pratiques religieuses et culturelles initiatrices de ces traditions. C’est dans ce contexte que le pasteur Grébert entreprit une grande collecte ethnographique dans le Moyen-Ogooué, dont le MEG fut l’un des bénéficiaires.

Le culte des reliques

Les musées n’offrent souvent au regard du visiteur qu’un élément fragmentaire – la statuette – du reliquaire tel qu’il avait été conçu jusqu’au début du 20e siècle en Afrique équatoriale, du Cameroun jusqu’au Congo. Au Gabon, La vénération des reliques d’ancêtres Bwete dans l’aire bakota et son équivalent fang, le Byeri, étaient tous deux des cultes lignagers. Gardien des généalogies du clan, le chef de famille devenait l’intercesseur auprès des ancêtres pour assurer le bien-être de sa communauté, donc le responsable de l’entretien de leurs ossements par les sacrifices nourriciers et le soin apporté à leur reliquaire.

Bibliographie

  • Wastiau, Boris. 2008. Medusa en Afrique. La sculpture de l’enchantement. Genève : MEG ; Milan : 5 Continents Editions., 187, MEG ET AF 4614

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