ETHAF 011985

Statuette d'ancêtre

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011985
Statuette d'ancêtre buti
Congo, Pool, Kaounga
Teke. 19e - début du 20e siècle
Bois, porcelaine, fer, étoffe, matières composites, fibre. H 76 cm
Don du professeur Henri Lagotala en 1929; récoltée dans la grotte Michel à Renéville
MEG Inv. ETHAF 011985

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Cette grande sculpture teke appartient à la catégorie des buti. Une telle statuette figure un ancêtre du lignage kanda par voie maternelle (matrilignage) et par là-même, du clan (mvila). Elle fait office d’autel lors du culte. C’est à elle, et même sur elle, que l’on offre des libations. C’est devant elle que l’on prie, que l’on invoque les ancêtres (des ascendants relativement proches, dont on connaît le nom et non des bisaïeux que l’on n’a pas connus). Le chef du matrilignage est l’oncle maternel le plus âgé, appelé mfumu mpu, il assume les fonctions liturgiques du culte des ancêtres et garde les objets–force du lignage. Les ancêtres, représentés sur les buti de manière générique (et non par leur portrait) sont le plus souvent des hommes, parfois des femmes, de temps à autre des femmes avec un enfant sur le dos. Hommes et femmes sont figurés avec leurs scarifications et leur coiffure particulière parquant leur rang et leur appartenance sociale. Beaucoup de figurines ont des mains et des pieds disproportionnés ; les yeux sont très fréquemment sertis d’éclats de faïence blanche ou de petits boutons de nacre, ce qui confère à leur regard une véritable expressivité.

Les charges demandent un entretien régulier. Ainsi les figurines teke reçoivent en guise d’offrandes des crachements de noix de cola, de l’huile de palme et de l’argile rouge. Ces applications ont lieu à chaque invocation de l’esprit du buti par son maître. L’épaisseur de la croûte sur la sculpture et les charges magiques atteste la fréquence de l’usage ou de l’ancienneté de la pièce.

Boris Wastiau

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Registres d'inventaires historiques

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L'Afrique centrale

L’Afrique centrale est plurielle; seules quelques facettes en sont montrées ici à travers sculptures, instruments du rite, armes et aquarelles. Sur cet immense territoire autrefois contrôlé par de puissants royaumes africains, la colonisation succéda au trafic des esclaves, asphyxiant les arts de cour et rituels. En Europe, le public frémissait face aux «fétiches à clous» et s’attendrissait devant les dessins des «imagiers» congolais.

Réceptacles des puissances de l'au-delà

Parmi tous les instruments rituels de l’aire culturelle kongo, les «fétiches à clous» (minkondi) sont peut-être les objets qui ont le plus marqué les Européens lors de leur découverte de l’Afrique. Assimilés à des figures de violence au service de la sorcellerie, ils ont alimenté le fantasme d’une Afrique des forêts profondes, plongée dans l’obscurantisme. Littéralement habités par un esprit, ces «objets-force», anthropomorphes ou zoomorphes, sont confectionnés et manipulés par les spécialistes du rituel nganga. Les diverses charges bilongo agglomérées sur la sculpture de bois dotent l’objet d’une efficacité magique et ils sont invoqués lorsqu’un individu ou une communauté se sent affligé ou menacé.


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