ETHAF 012212

figure talisman ody

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012212
Personnage talisman ody
Madagascar, centre nord
Sihanaka. Fin du 19e - début du 20e siècle
Fibre végétale, étoffe. H 63 cm
Don du pasteur Henry Rusillon, missionnaire à Madagascar, en 1930.
Pièce vraisemblablement collectée en pays Sihanaka en 1907
MEG Inv. ETHAF 012212

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En marge de ses activités missionnaires, Henry Rusillon sillonna les différents pays malgaches et observa la vie quotidienne des insulaires et leurs pratiques religieuses avec une rigueur ethnographique. Les pièces récoltées puis cédées au Musée d’ethnographie sont ainsi parfois accompagnées d’une notice d’inventaire précisant leur identité et le contexte de leur usage. La figure de vannerie drapée dans une étoffe rouge et le grenier miniature ont vraisemblablement été recueillis par le missionnaire en pays sihanaka où il avait séjourné du 21 octobre au 7 novembre 1907 (note du missionnaire Elie Vernier en janvier 1967).

Cette poupée en fibre tressée évoque un être humain selon un modèle très stylisé. Celle-ci est habillée d’une étoffe nouée en jupe délimitant sa taille. La tête sans visage et le cou de la poupée sont un élément de vannerie indépendant, qui est fiché dans le torse. La partie inférieure du corps est réduite à un triangle sur lequel se drape le morceau d’étoffe. D’après le témoignage d’Henry Rusillon en 1930, les figures de vannerie, en pays Sihanaka, attireraient sur elles les malheurs de leurs possesseurs, dont elles seraient le double. Les jours de fête, de sacrifice ou de drame, on leur apposerait d’ailleurs les mêmes signes que ceux dessinés avec des pigments rouges ou blancs sur le corps de leurs possesseurs.

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Madagascar

Madagascar borde le canal du Mozambique à l’est des côtes orientales de l’Afrique. Dès le début de l’ère chrétienne, la Grande Île est devenue le creuset d’un réseau d’échanges entre les populations austronésienne, africaine et arabe, installées progressivement.
La sphère spirituelle malgache est intimement liée au rapport aux ancêtres. Elle est restée primordiale dans la vie des insulaires, malgré la colonisation et l’installation des missionnaires.

Les Ody, amulettes et talismans

Dans les pratiques spirituelles malgaches, l’objet magique ou ody établit le lien entre le monde des ancêtres et celui des vivants.
Ce «talisman» aux nombreuses formes est principalement composé de matériaux organiques. Fabriqué puis consacré par l’ombiasy, le sorcier-thérapeute, il est ensuite transmis à son ou à ses futurs propriétaires. Les ody de protection servent à préserver l’union d’un couple, à rendre son possesseur invulnérable, à protéger les enfants d’une mortalité trop précoce ou à assurer la victoire lors d’un conflit. D’autres ody agissent dans une dimension votive, afin d’apporter richesse, prospérité et bonne santé au(x) possesseur(s).

Victoria Mann


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