ETHAF 013415

masque noir "ngil" ou "ekekek"

Retour aux résultats
013415
Masque de lépreux ngil ou ekekek
Gabon, Moyen-Ogooué
Fang, sous-groupe Betsi. 19e - début du 20e siècle
Bois, pigments, résine. H 46 cm
Acquis en 1931 du pasteur Fernand Grébert, missionnaire au Gabon de 1913 à 1931
MEG Inv. ETHAF 013415

Géolocaliser l'objet
Effrayant et visiblement très ancien, ce masque est décrit par Fernand Grébert comme la figure d’un homme rongé par la syphilis, dont on mesure les ravages en observant son nez creux, sa bouche rongée et ses orbites abyssales aux paupières gonflées. Couverte d’une épaisse couche de pigment noir rehaussée d’ocre sous le nez et autour des yeux, cette face concave présentait au sommet d’un front bombé une sorte de protubérance, à laquelle étaient peut-être fixées des plumes. Des traces de résine contournant le visage étaient autrefois collées de poils pour évoquer une barbe. Le contexte de danse de ce masque nous est inconnu, mais son appellation vernaculaire asu ngyel, ou ngil suggère une fonction de masque justicier.

L'image ci-dessus est soumise à un copyright.
Droits de reproduction photographique

Registres d'inventaires historiques

Les feuillets numérisés des registres d'inventaires historiques sont soumise à un copyright.
Droits de reproduction photographique

Copie dactylographiée en 13 volumes de l'Inventaire original MEG manuscrit
Registres_inventaire_dactylographie/518.pdf

Registre d'inventaire original - non indexé
Registres_inventaire_original/Registre_04_011216_013878.pdf

 

Le Gabon du pasteur missionnaire Fernand Grébert

Les statues de reliquaires et les masques gabonais sont des icônes de l’«art primitif» inventé par les artistes occidentaux au début du 20e siècle. Parallèlement, au cœur de l’Afrique équatoriale colonisée, disparaissaient nombre des pratiques religieuses et culturelles initiatrices de ces traditions. C’est dans ce contexte que le pasteur Grébert entreprit une grande collecte ethnographique dans le Moyen-Ogooué, dont le MEG fut l’un des bénéficiaires.

Les sociétés initiatiques

Quitter le monde des profanes pour devenir irréversiblement cet Autre auquel les aînés vont transmettre la tradition, telle est la quête identitaire des hommes et des femmes qui entrent dans une communauté initiatique au sein des sociétés lignagères d’Afrique centrale. On en dénombre une vingtaine au Gabon, dont les enseignements et les pratiques se confondent souvent. Sous l’autorité suprême des ancêtres protecteurs, elles reposent sur le principe fondamental du secret et du partage d’un savoir symbolique dans la perspective d’une régulation de la vie collective.
Le Bwete, originaire du peuple Mitsogo, est la société initiatique la plus répandue au Gabon.

Bibliographie

  • Grébert, F. 1940. Monographie ethnographique des Fang et Galoa du Gabon. Genève, pl. 26, MEG AF 406
  • Wastiau, Boris. 2008. Medusa en Afrique. La sculpture de l’enchantement. Genève : MEG ; Milan : 5 Continents Editions., 94, MEG ET AF 4614

© 2021 Musée d'ethnographie, Genève