ETHAF 013420

masque justicier "bikeghe"

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013420
Masque justicier bikeghe
Gabon, Moyen-Ogooué
Fang, sous-groupe Betsi. Fin du 19e - début du 20e siècle
Bois, pigments, fibres, plumes. H 100 cm
Acquis en 1931 du pasteur Fernand Grébert, missionnaire au Gabon de 1913 à 1931
MEG Inv. ETHAF 013420

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Après l’anéantissement par les missions et l’administration coloniale de la confrérie initiatique judiciaire du ngil, qui imposait autrefois la terreur dans les villages fang, les sorties de masques n’étaient plus provoquées pour chasser les sorciers maléfiques mais agissaient comme un régulateur social.
Le pasteur Grébert dessine plusieurs fois dans ses albums la danse du bikeghe, revêtu d’un costume de fibres, haut perché sur ses échasses et agitant les plumes sommitales de sa coiffe telle la bergeronnette, un petit oiseau à dos noir et ventre blanc dont il tirerait son nom.
Ce masque bichrome, au visage allongé et front proéminent appartient à la famille des masques bikeghe et ekekek, des masques de "croque-mitaine", parfois des caricatures d’Européens, sensés effrayer leurs spectateurs lors de danses qui ont peu à peu perdu leur rôle sacré pour se transformer, jusque dans les années 1960, en manifestations identitaires, folkloriques et sans caractère religieux.

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Registres d'inventaires historiques

Les feuillets numérisés des registres d'inventaires historiques sont soumise à un copyright.
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Le Gabon du pasteur missionnaire Fernand Grébert

Les statues de reliquaires et les masques gabonais sont des icônes de l’«art primitif» inventé par les artistes occidentaux au début du 20e siècle. Parallèlement, au cœur de l’Afrique équatoriale colonisée, disparaissaient nombre des pratiques religieuses et culturelles initiatrices de ces traditions. C’est dans ce contexte que le pasteur Grébert entreprit une grande collecte ethnographique dans le Moyen-Ogooué, dont le MEG fut l’un des bénéficiaires.

Les sociétés initiatiques

Quitter le monde des profanes pour devenir irréversiblement cet Autre auquel les aînés vont transmettre la tradition, telle est la quête identitaire des hommes et des femmes qui entrent dans une communauté initiatique au sein des sociétés lignagères d’Afrique centrale. On en dénombre une vingtaine au Gabon, dont les enseignements et les pratiques se confondent souvent. Sous l’autorité suprême des ancêtres protecteurs, elles reposent sur le principe fondamental du secret et du partage d’un savoir symbolique dans la perspective d’une régulation de la vie collective.
Le Bwete, originaire du peuple Mitsogo, est la société initiatique la plus répandue au Gabon.

Bibliographie

  • Grébert, F. 1940. Monographie ethnographique des Fang et Galoa du Gabon. Genève, pl. 25, MEG AF 406
  • Wastiau, Boris. 2008. Medusa en Afrique. La sculpture de l’enchantement. Genève : MEG ; Milan : 5 Continents Editions., 215, MEG ET AF 4614
  • Grébert, Fernand. 2003. Le Gabon de Fernand Grébert : 1913-1932 / introd. de Claude Savary et Louis Perrois. Genève : Musée d'ethnographie : Ed. D, cop. Collection Sources et témoignages / Musée d'ethnographie, MEG ET AF 4009

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