ETHAF 015294

objet chargé "nkisi" en forme de boite

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015294
Objet nkisi en forme de boîte dont la charge est scellée par un miroir
Congo, RD Congo, Angola. Bas-Congo, forêt du Mayombe
Yombe. 19e siècle ou début du 20e siècle
Bois, os, verre, fibres, graminées, matières composites et ocre. H 20 cm
Acquis chez Jeanne Walschot, à Bruxelles, en 1937
MEG Inv. ETHAF 015294

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Cet objet énigmatique, recouvert d’ocre, est semblable à une boite fermée d’un couvercle fiché d’un petit bouquet de graminées. Sur l’une de ses faces est incrusté un miroir carré tandis qu’une cordelette laisse à croire qu’il pouvait être porté en amulette. Il s’agit d’un nkisi, le réceptacle d’une puissance de l’Au-delà contrôlée par un devin, maître des rituels, le nganga. Ce médiateur cherche la cause des maux de toutes espèces et use des pouvoirs du nkisi pour la corriger.
Les minkisi (sing. nkisi) apparaissent sous de multiples formes, naturelles ou manufacturées, comme cette sculpture de boîte. Les spécimens non anthropomorphes sont les plus nombreux mais les moins spectaculaires, donc les plus rares dans les collections occidentales. L’identité d’un nkisi et sa fonction ne résident pas dans son apparence, mais dans les matières magiques bilongo qu’il dissimule, derrière un miroir ou dans de petits sachets clos par exemple. Cette « charge » secrète, constituée d’un amalgame d’ingrédients issus des trois règnes (animal, végétal, minéral) est préparée par l’officiant nganga puis insérée dans le nkisi pour déterminer son champ de compétences par le biais d’associations métonymiques ou métaphoriques.

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Registres d'inventaires historiques

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L'Afrique centrale

L’Afrique centrale est plurielle; seules quelques facettes en sont montrées ici à travers sculptures, instruments du rite, armes et aquarelles. Sur cet immense territoire autrefois contrôlé par de puissants royaumes africains, la colonisation succéda au trafic des esclaves, asphyxiant les arts de cour et rituels. En Europe, le public frémissait face aux «fétiches à clous» et s’attendrissait devant les dessins des «imagiers» congolais.

Réceptacles des puissances de l'au-delà

Parmi tous les instruments rituels de l’aire culturelle kongo, les «fétiches à clous» (minkondi) sont peut-être les objets qui ont le plus marqué les Européens lors de leur découverte de l’Afrique. Assimilés à des figures de violence au service de la sorcellerie, ils ont alimenté le fantasme d’une Afrique des forêts profondes, plongée dans l’obscurantisme. Littéralement habités par un esprit, ces «objets-force», anthropomorphes ou zoomorphes, sont confectionnés et manipulés par les spécialistes du rituel nganga. Les diverses charges bilongo agglomérées sur la sculpture de bois dotent l’objet d’une efficacité magique et ils sont invoqués lorsqu’un individu ou une communauté se sent affligé ou menacé.


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