ETHAF 017961

aquarelle de A. Lubaki "scène de cueillette"

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017961
Sans titre
Aquarelle signée d’Albert Lubaki
RD Congo, Kasaï oriental, Kabinda. 1939
Technique mixte (aquarelle, pastels). 49 x 64 cm
Commande d’Eugène Pittard en 1939, par l’entremise d’ E. Verhegge,
commissaire de district du Sankuru (Congo belge).
MEG Inv. ETHAF 017961

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Albert Lubaki est présenté comme l’un des « imagiers » congolais. Ce terme renvoie au « petit marché de l’imagerie », c'est-à-dire au transfert sur papier à dessin ou sur toile d’une iconographie jusqu’alors peinte à fresque ou sculptée. Jean-Luc Vellut (Premiers mouvements au Congo belge, 2001 ; pp. 160-162) précise que ce nouveau mode pictural, devenu transportable, avait pour cible quelques amateurs congolais et européens dans les contextes semi-urbains du Congo léopoldien, où la photographie, les reproductions, les techniques et les matériaux occidentaux étaient accessibles.

La découverte des aquarelles d’Albert Lubaki et leur succès furtif sont imputables à l’agent colonial Georges Thiry, son mécène et pourvoyeur de matériel, de 1926 au tournant des années 1930. C’est lui qui encourage cet homme d’environ 35 ans, artisan-décorateur et petit commerçant en « curiosités indigènes », à développer à l’aquarelle, à l’encre et au crayon, son univers poétique, peuplé d’hommes, de plantes et d’animaux, mais empreint aussi d’un regard sur la modernité.

Dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, tandis que les écoles d’art fleurissent au Congo (actuelle République démocratique du Congo), les « imagiers », eux, tombent dans l’oubli.

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Ressources

Les précurseurs du mouvement pictural africain

L'Afrique centrale

L’Afrique centrale est plurielle; seules quelques facettes en sont montrées ici à travers sculptures, instruments du rite, armes et aquarelles. Sur cet immense territoire autrefois contrôlé par de puissants royaumes africains, la colonisation succéda au trafic des esclaves, asphyxiant les arts de cour et rituels. En Europe, le public frémissait face aux «fétiches à clous» et s’attendrissait devant les dessins des «imagiers» congolais.

Albert Lubaki, «l'imagier» congolais

En 1939, le directeur du Musée souhaite enrichir la collection de peintures «indigènes». Les œuvres d’Albert Lubaki, l’un des précurseurs du mouvement pictural congolais, avaient été dévoilées une première fois au public genevois dix ans plus tôt, avec grand succès. En pleine période coloniale, Eugène Pittard osait ainsi mêler ethnographie et histoire de l’art dans la construction des collections africaines, pour autant qu’elles pussent être estampillées d’une certaine «authenticité».

Bibliographie

  • Vellut ( Jean-Luc ) et Cornelis ( Sabine ), « Premiers mouvements au Congo Belge ». In Anthologie de l’art africain au XXe siècle, Ngone Fall et J.-L. Pivin ( éd. ), Revue Noire Éditions, Paris, 2001 : 154-169

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