ETHAF 033554

"planche des objets"

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033554
Planche des objets
Dessin d’Ibrahim Njoya
Cameroun, Grassfields, Foumban
Royaume bamum. Vers 1930
Papier à dessin, encre de chine et crayons de couleur. 75 x 54.5 cm
Don du pasteur missionnaire Jean Rusillon en 1966
MEG Inv. ETHAF 033554

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Cette œuvre présente des objets sacrés réalisés par des lignages spécialisés sur commande royale. Elle a probablement fait l’objet d’une commande européenne.
L’artiste Ibrahim Njoya a organisé les objets selon leurs usages et leurs détenteurs: coiffes de rois ou de princes, instruments de musique et masques des sociétés secrètes encadrent le tissu ntieya dans lequel les rois étaient enterrés assis. En dessous, pipes, colliers et sièges surdimensionnés évoquent le roi Mbuembue, grand par la taille et les conquêtes; à droite, l’alphabet, le sceau royal et les manuscrits présentent l’écriture inventée par le roi Njoya vers 1896. Les regalia étaient conservés au palais et portés en de rares occasions publiques. En 1910, le roi libéralise l’usage de motifs et de matériaux réservés à la cour, ouvrant la voie à un artisanat florissant. À la fin des années vingt, alors que son pouvoir s’effrite, Njoya crée un musée afin de conserver un contrôle sur ces objets. Ce sera le premier musée créé par un roi africain en Afrique centrale.

Alexandra Loumpet-Galitzine

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Registres d'inventaires historiques

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Registre d'inventaire original - non indexé
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Ressources

Lecture de la «Planche des objets»
Carte des Grassfields au Cameroun
Les précurseurs du mouvement pictural africain
Multimédia

Les royaumes des Grassfields au Cameroun

À l’ouest de l’actuel Cameroun, une région de hauts plateaux nommée les Grassfields abrite de nombreux micro-États: l’aire de Bamenda au nord, les royaumes dits «bamileke» au sud et le royaume bamum à l’est. Avant l’ère coloniale, ces royaumes concurrents en termes de prestige et de richesses se distinguaient aussi dans les domaines des arts et de l’architecture. Les rois commanditaient alors les meilleurs sculpteurs et fondeurs de bronze des régions avoisinantes.

Sortie de masques bamum lors d’une cérémonie

Sortie de masques bamum lors d’une cérémonie. Photographie d'Anna Wuhrmann, Foumban vers 1920. Photographie transmise par Josette Debarge en 1932. © Archives MEG

L'œuvre «mémoire» d'Ibrahim Njoya

Issu d’un lignage princier, Ibrahim Njoya (vers 1887-1966) est le parent et l’homonyme du roi Njoya et l’un de ses plus proches collaborateurs. Associé à la plupart des inventions royales, dont celle de l’écriture, il est à l’origine du développement du dessin et de la gravure sur bois, arts dont la renommée s’étend rapidement dans les royaumes des Grassfields. Il incarne ainsi le modèle de l’artiste bamum moderne, entre savoir-faire ancien et renouvellement. Son œuvre explore plusieurs registres thématiques et techniques: dessin libre, portraits des rois bamum dont il fixe les canons, cartes, motifs décoratifs, panneaux sculptés, mobilier. Ses dessins sont essentiellement politiques, dans les années 1920, lors des conflits entre le roi Njoya et l’administration coloniale française. À la mort en exil du souverain, Ibrahim Njoya travaillera pour une clientèle étrangère diversifiée de missionnaires ou de voyageurs. La valeur esthétique des dessins prévaudra alors sur leur immense valeur historique.

Alexandra Loumpet Galitzine

Portrait d’Ibrahim Njoya

Portrait d’Ibrahim Njoya, artiste et proche collaborateur du roi Njoya.Photographie d'Anna Wuhrmann à Foumban entre 1911 et 1915. Mission 21 / Basel Mission impa-m39190.


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