ETHAF 033558

"planche de la guerre civile de Gbetnkom Ndombu"

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033558
Planche de la guerre civile de Gbetnkom Ndombu
Dessin d’Ibrahim Njoya
Cameroun, Grassfields, Foumban
Royaume bamum. Vers 1930
Papier à dessin, encre de chine et crayons de couleur. 75 x 54.5 cm
Don du pasteur missionnaire Jean Rusillon en 1966
MEG Inv. ETHAF 033558

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Ce dessin attribué à Ibrahim Njoya représente un des épisodes de la guerre civile menée par Gbetnkom Ndombu contre le roi Njoya (vers 1894). Après la mort du roi Nsangu et pendant l’enfance de Njoya, ce grand serviteur était devenu influent auprès de la reine-mère. Il quitta Foumban pour Manga et entraîna des princes dans sa quête du pouvoir. Assiégé et affamé, le jeune roi fut contraint de solliciter l’aide de peuples voisin, dont les Peulhs de Banyo, pour lutter contre les traîtres. Leur efficacité impressionna les Bamum et éveilla leur curiosité pour l’islam.
Dans cette illustration de la bataille de Manga, les partisans du ministre déchu sont coloriés en gris, ceux du roi en beige. Le dessin place les fidèles du roi en position avantageuse – mais non leurs alliés à cheval. Les guerriers bamum portent la panoplie d’armes usuelle : faisceau de lances, coupe-coupe, sac de médecines protectrices, parfois corne ou cloche d’appel. Chaque guerrier ramenait au palais la tête des ennemis tués. Le roi offrait les mâchoires aux plus valeureux d’entre eux pour orner les calebasses conservées par les chefs de lignages.
Alexandra Loumpet-Galitzine

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Registres d'inventaires historiques

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Ressources

Carte des Grassfields au Cameroun
Les précurseurs du mouvement pictural africain

Les royaumes des Grassfields au Cameroun

À l’ouest de l’actuel Cameroun, une région de hauts plateaux nommée les Grassfields abrite de nombreux micro-États: l’aire de Bamenda au nord, les royaumes dits «bamileke» au sud et le royaume bamum à l’est. Avant l’ère coloniale, ces royaumes concurrents en termes de prestige et de richesses se distinguaient aussi dans les domaines des arts et de l’architecture. Les rois commanditaient alors les meilleurs sculpteurs et fondeurs de bronze des régions avoisinantes.

Sortie de masques bamum lors d’une cérémonie

Sortie de masques bamum lors d’une cérémonie. Photographie d'Anna Wuhrmann, Foumban vers 1920. Photographie transmise par Josette Debarge en 1932. © Archives MEG

L'œuvre «mémoire» d'Ibrahim Njoya

Issu d’un lignage princier, Ibrahim Njoya (vers 1887-1966) est le parent et l’homonyme du roi Njoya et l’un de ses plus proches collaborateurs. Associé à la plupart des inventions royales, dont celle de l’écriture, il est à l’origine du développement du dessin et de la gravure sur bois, arts dont la renommée s’étend rapidement dans les royaumes des Grassfields. Il incarne ainsi le modèle de l’artiste bamum moderne, entre savoir-faire ancien et renouvellement. Son œuvre explore plusieurs registres thématiques et techniques: dessin libre, portraits des rois bamum dont il fixe les canons, cartes, motifs décoratifs, panneaux sculptés, mobilier. Ses dessins sont essentiellement politiques, dans les années 1920, lors des conflits entre le roi Njoya et l’administration coloniale française. À la mort en exil du souverain, Ibrahim Njoya travaillera pour une clientèle étrangère diversifiée de missionnaires ou de voyageurs. La valeur esthétique des dessins prévaudra alors sur leur immense valeur historique.

Alexandra Loumpet Galitzine

Portrait d’Ibrahim Njoya

Portrait d’Ibrahim Njoya, artiste et proche collaborateur du roi Njoya.Photographie d'Anna Wuhrmann à Foumban entre 1911 et 1915. Mission 21 / Basel Mission impa-m39190.


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