ETHAF 044283

statuette féminine d'ancêtre

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044283
Statuette féminine d’ancêtre biteki ou nkisi
Congo, vallée du Niari, district de Mouyondzi
Beembe (Bembe). Fin du 19e ou début du 20e siècle
Bois, corne, perles de verre, éclats de faïence, étoffe, matières composites. H 14 cm
Don du peintre et collectionneur Émile Chambon en 1981
MEG Inv. ETHAF 044283

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A l’instar des « objets-force » kongo minkisi, les statuettes beembe portent parfois une charge magique bilongo, constituée d’éléments à valeur symbolique dérivés des trois règnes (animal, végétal et minéral). Cette « charge » qui donne son efficacité et sa puissance à l’objet, est placée sur le nombril, «porte close du ventre» et ancien lien avec la mère, au sommet du crâne (ancienne fontanelle), dans les oreilles, mais aussi dans l’anus. L’abdomen de cette figurine féminine est maintenant entièrement couvert de charges et de textiles. L’emballage contient la materia medica, il enveloppe également l’âme de la sculpture. Dans certains cas, plusieurs emballages et ajouts de charges successifs ont lieu.

Boris Wastiau

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Registres d'inventaires historiques

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Inventaire original MEG. Registres tapuscrits, volumes 19 à 59
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L'Afrique centrale

L’Afrique centrale est plurielle; seules quelques facettes en sont montrées ici à travers sculptures, instruments du rite, armes et aquarelles. Sur cet immense territoire autrefois contrôlé par de puissants royaumes africains, la colonisation succéda au trafic des esclaves, asphyxiant les arts de cour et rituels. En Europe, le public frémissait face aux «fétiches à clous» et s’attendrissait devant les dessins des «imagiers» congolais.

Réceptacles des puissances de l'au-delà

Parmi tous les instruments rituels de l’aire culturelle kongo, les «fétiches à clous» (minkondi) sont peut-être les objets qui ont le plus marqué les Européens lors de leur découverte de l’Afrique. Assimilés à des figures de violence au service de la sorcellerie, ils ont alimenté le fantasme d’une Afrique des forêts profondes, plongée dans l’obscurantisme. Littéralement habités par un esprit, ces «objets-force», anthropomorphes ou zoomorphes, sont confectionnés et manipulés par les spécialistes du rituel nganga. Les diverses charges bilongo agglomérées sur la sculpture de bois dotent l’objet d’une efficacité magique et ils sont invoqués lorsqu’un individu ou une communauté se sent affligé ou menacé.


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