ETHAF 044334

masque (janus)

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044334
Masque Janus anti-sorcier wanyugu
Côte d’Ivoire, région nord
Senufo. Première moitié du 20e siècle
Bois. L 56 cm
Don du peintre Émile Chambon en 1981
MEG Inv. ETHAF 044334
Armé d’un sabre, le masque nocturne wanyugu apparaît aux villageois lors des funérailles, pour chasser les sorciers et les sorcières du village. Ces derniers mourront à la suite de sa performance. Ils sont représentés par les deux animaux stylisés au sommet du masque, deux caméléons se tenant face-à-face, la queue enroulée schématisée par l'appendice rond a l’arrière du corps. De part et d’autre sont sculptées des cornes destinées à recevoir des charges magiques. Les deux grandes bouches du masque sont celles de hyènes, fauves redoutables de la brousse dont les oreilles dressées guettent le moindre bruit fait par les sorciers. Ce masque n’a ni avant ni arrière, ce qui le prémunit contre les attaques, lui permet de voir dans toutes les directions et d’attaquer autant d’un côté que de l’autre.

Boris Wastiau

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L'Afrique de l'Ouest

Privés de leurs costumes et parures, de la lueur des torches et du rythme de leurs mouvements, les «masques» ne sont plus tels qu’ils étaient dansés dans leur contexte d’origine et deviennent, au musée, des «fragments». Loin des frustes classifications ethniques, ils demeurent cependant évocateurs de certains des grands cultes de l’Afrique subsaharienne côtoyés par l’islam depuis le 11e siècle.

Les sociétés initiatiques et leurs masques

En Afrique de l’Ouest, comme ailleurs sur le continent africain, certains masques sont, parmi d’autres objets sacrés, les instruments d’institutions initiatiques qui communiquent avec les puissances supérieures et manipulent un savoir secret. Dans un cadre rituel contrôlé par des officiants qualifiés, ces masques permettent d’accéder à la force et de l’orienter pour agir sur les rapports sociaux entre les hommes, les esprits et les ancêtres. Ils deviennent parfois des armes puissantes pour lutter contre les sorciers.


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