ETHAF 044335

masque

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044335
Masque à deux visages gpélihé (gpéliyé)
Côte d’Ivoire, région nord
Senufo. Fin du 19e - début du 20e siècle
Bois, agrafe en fer. H 38 cm
Don du peintre Émile Chambon en 1981; acheté chez Suzanne et Pierre Vérité à Paris en 1936
MEG Inv. ETHAF 044335
Ce masque des Senufo présente un visage principal surmonte d’un autre qui semble en être la reproduction fidèle en miniature. Gpélihé est un masque ancestral qui est dansé aux diverses périodes de transition: au début des moissons, à la mort d’un individu puis à l’occasion de ses funérailles, quand l’esprit du défunt doit être éloigne du village. Sa danse est généralement calme et ses pas sont mesurés, sauf quand il apparaît lors des funérailles d’un membre de la société initiatique du Poro, un organe social et politique aux compétences diverses et étendues. Le dédoublement des visages peut représenter le dédoublement de la personne, le mort et le vivant, le visage d’un esprit tutélaire ou le visage d’un ancêtre éponyme.

Boris Wastiau

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L'Afrique de l'Ouest

Privés de leurs costumes et parures, de la lueur des torches et du rythme de leurs mouvements, les «masques» ne sont plus tels qu’ils étaient dansés dans leur contexte d’origine et deviennent, au musée, des «fragments». Loin des frustes classifications ethniques, ils demeurent cependant évocateurs de certains des grands cultes de l’Afrique subsaharienne côtoyés par l’islam depuis le 11e siècle.

Les sociétés initiatiques et leurs masques

En Afrique de l’Ouest, comme ailleurs sur le continent africain, certains masques sont, parmi d’autres objets sacrés, les instruments d’institutions initiatiques qui communiquent avec les puissances supérieures et manipulent un savoir secret. Dans un cadre rituel contrôlé par des officiants qualifiés, ces masques permettent d’accéder à la force et de l’orienter pour agir sur les rapports sociaux entre les hommes, les esprits et les ancêtres. Ils deviennent parfois des armes puissantes pour lutter contre les sorciers.


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